Je me suis attaqué aux Fleurs du mal à cause de cet hiver parisien qui commençait à se faire un peu long. Aussi, me suis-je décidé de mettre un peu chaleur dans mes trajets quotidiens en métropolitain, et quoi de mieux qu'un peu de poésie pour ce faire.
Parmi la grosse centaine et demie (presque) de poèmes constituant ce recueil, certains sont moins chantants et enivrants que d'autres, mais dans l'ensemble, on passe clairement un superbe moment à déguster les délicieux vers, les délicieuses strophes et les délicieuses rimes de Baudelaire.
Ainsi, il parvient à nous faire oublier la grisaille parisienne et les transports pénibles en métropolitains. Il a tout simplement réussi à me décrocher ce sourire si rare sur la ligne 7 à 6 heures du matin.
Merci pour ce moment, cher Charles.
« Elle pleure, insensé, parce qu’elle a vécu !
Et parce qu’elle vit ! Mais ce qu’elle déplore
Surtout, ce qui la fait frémir jusqu’aux genoux,
C’est que demain, hélas ! il faudra vivre encore !
Demain, après-demain et toujours ! — comme nous ! »
« De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou Sirène,
Qu’importe, si tu rends, — fée aux yeux de velours,
Rhythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! —
L’univers moins hideux et les instants moins lourds ? »
« Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D’étoiles mon cœur ! »
« Je reconnais ma belle visiteuse :
C’est Elle ! noire et pourtant lumineuse. »
« Je suis comme le roi d’un pays pluvieux,
Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très-vieux, »
« Par toi je change l’or en fer
Et le paradis en enfer »
...