Le sexe, la main, le cerveau. Trio magique. Entre le sexe et le cerveau, les mains, organes mixtes, intermédiaires, petites servantes de l'un et de l'autre, caressent pour le compte du sexe, écrivent sous la dictée du cerveau.






La majorité fabrique une image caricaturale de l'homme minoritaire et l'oblige de force à incarner cette image. Et la violence est d'autant plus irrésistible que cette caricature n'est pas totalement arbitraire. Elle est faite de quelques traits véritables, mais démesurément grossis et retenus à l'exclusion de tous les autres. C'est ainsi que cette même pression oblige le Juif à devenir un youpin – petit, crochu, âpre au gain –, le Noir américain un négro – paresseux, ignare et drogué –, le Nord-Africain un bougnoule – menteur, voleur et violeur –, cette même pression pousse de vive force l'homosexuel dans la peau d'une tante. Qu'est-ce qu'une tante ? C'est un homosexuel docile à l'injonction des prolétaires.






J'ai toujours détesté les fêtes foraines. Elles représentent avec un paroxysme de violence, la séparation, l'exil qui sont tout le problème de ma vie. D'un côté la foule anonyme, perdue dans une obscurité glapissante, où chacun se sent d'autant plus invulnérable qu'il est conforme à l'ordinaire. De l'autre, hissés sur des podiums, arrosés de lumières crues, ceux que l'on montre, les monstres, figés dans leur solitude et tristesse, qu'il s'agisse de la petite danseuse aux cuisses marbrées de froid sous son tutu fané, ou du nègre boxeur aux bras et au mufle de gorille.






Une savonnette a glissé sous une porte. La porte s'entrouvre et un bras nu se tend et tâtonne vers la savonnette. Il va l'atteindre, mais un coup de savate facétieux l'éloigne d'un bon mètre. Du coup la porte de la cabine s'ouvre toute grande, un petit homme qui serait nu comme un ver s'il n'était pas velu comme un ours surgit l'invective à la bouche salué par des hurlements de rire qui redoublent quand il montre le trou de son cul en se baissant pour ramasser son savon.






Les fenêtres s'abaisseraient, des têtes pointeraient, ahuries et effrayées par l'étrange et funèbre campagne. Alors je haranguerais ces tombés d'une autre planète. Le dandy des gadoues leur ferait connaître qu'ils viennent de mourir. Qu'ils sont passés ainsi côté pile du monde, ayant été rayés de sa face.






Hygiène anale des Arabes. Civilisation islamo-anale. Un Arabe qui va chier n'emporte pas une poignée de papiers, mais un peu d'eau dans une vieille boîte de conserve. Il se montre justement choqué par la grossièreté et l'inefficacité des torche-culs occidentaux. Supériorité d'une civilisation orale sur une civilisation écrite. L'Occidental est tellement entiché de paperasserie qu'il s'en fourre jusque dans le cul.

Se laver l'anus à grande eau après chier. L'une des plus vraies consolations de l'existence. Fleur aux pétales fripés, sensible comme une anémone de mer, le petit organe reconnaissant et euphorique dilate et contracte avec jubilation sous la caresse du flot une corolle muqueuse tapissée d'une fine dentelle de veinules violettes...






Je n'oublierai jamais cette première rencontre. Toute la journée un grain et ses séquelles avaient rincé et peigné la côte. Le jour baissait lorsqu'on put enfin sortir. L'air mouillé était frais dans l'entrebâillement lumineux ouvert entre l'horizon et le couvercle des nuages, nous baignait d'une lumière faussement chaleureuse. La basse mer ajoutait les déserts miroitants de la grève au ciel dévasté.


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le 31 déc. 2015

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Zenigata

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