Sciences Po qui a récemment fait la promotion du voile, avec le hijab day, devrait certainement lire un peu plus souvent ce genre de livres, si ils sont incapable de respirer l'air du monde par eux mêmes.
Fin de la parenthèse.


Revenons en au livre, un récit percutant, une écriture exquise parfois grossier mais tout cela afin de servir le propos de l'auteur.
On est face à un roman/documentaire, à partir de faits divers réel(elle le dit vers la fin du début du livre, aucun spoil. Et c'est aussi écrit derrière) l'assassinat durant toute une période de 16 prostitués, où l'auteur redonne vie à ces femmes en romançant leur vie, leurs pensées à travers leurs portraits qui entrecoupent une histoire "fictive" où l'on suit Zahra et Soudabeh, fait de telle manière qu'on croirait la réalité et qu'on se croirait plongé en Iran, dans les diverses villes où se passe le récit juste à côté de ces femmes.
L'auteur ne se contente pas d'écrire un roman d'une incroyable force, elle livre également un récit sur la société iranienne, un regard sans concession d'une société bien loin de l'image moderniste dont les médias nous abreuve.
Elle redonne la dignité volé, et voilé, de ces femmes en leur offrant cette tribune face à la Tartufferie d'une société Iranienne.
Ces portraits de femmes sert de prétexte avant tout à l'analyse d'une société totalement hypocrite.
Des hommes transformé grâce à la religion en handicapé sexuelle, les femmes idem et en plus réduit à l'invisibilité, au rôle de mère ou de putain. Terrifiant.
C'est bien simple depuis que les Mollahs sont arrivé au pouvoir la prostitution a fait un bond de 650%, tout le monde la pratique, et les hommes hypocrite jugent et certains tuent avec le concours de la loi( La loi Iranienne, bien réel, est d'une monstruosité....) les putes tout en sollicitant leur service.


Jamais misérabiliste, pas pleurnicheur pour un sous, évitant le pathos, ce livre prend à la gorge, le suspens sur l'identité du meurtrier est haletant, sa découverte assez tôt lorsque l'auteur dit les fait divers sur quoi repose son récit n'enlève rien par la suite à la force de l'histoire délivrant un message poignant sur la liberté, l'émancipation, montrant l'horreur d'une société totalement corrompu. Et bien que fictive les 2 personnages n'en sont pas moins d'une incroyable réalité.
Même si l'on sait par avance que ces femmes finiront assassiné, on dévore ce récit, on est plongé en plein dedans.
Les événements sont mit en place de telle manière, que chaque portraits est un uppercut.
Quelle écriture.... Pas de chichis, un style direct sans être simpliste, une crudité jamais vulgaire. Rafraichissant.
Très grande prestation, réussir à nous plonger de manière aussi cru dans ces faits divers tout en gardant la dignité des ces femmes, nous livrant un récit policier digne des meilleurs fictions, mélangeant un peu les genres sans brouiller le lecteur et parlant de manière subtil de la société iranienne, et d'un ensemble de sujet sociétaux. Un réel plaisir à lire.


Pour qui aime les livres policier, pour qui aime l'émancipation, pour qui aime les documentaires, pour qui aime les bons bouquins, pour qui veut qu'on n'oublie pas ces femmes et bien d'autre victime de la tartufferie humaine, un livre à lire d'urgence.

Cart_Man
9
Écrit par

Créée

le 13 mai 2016

Critique lue 1.4K fois

19 j'aime

27 commentaires

Cart Man

Écrit par

Critique lue 1.4K fois

19
27

D'autres avis sur Les Putes voilées n'iront jamais au paradis !

Les Putes voilées n'iront jamais au paradis !
No_Hell
8

La chair est triste hélas au pays des mollahs

L’intrigue débute comme un récit policier : dans plusieurs villes iraniennes, de jeunes femmes sont assassinées au détour des chemins, le plus souvent étranglées avec leur tchador. Des femmes...

le 3 août 2016

16 j'aime

17

Les Putes voilées n'iront jamais au paradis !
Bertha_Gualdaroil
9

Une peinture sanglante de la condition des femmes iraniennes sous le régime des mollahs

L’histoire fictive de deux jeunes meilleures amies innocentes et toujours emplies d’espoir entrecoupée par de vrais, crus et surtout insoutenables récits de prostituées. L’œuvre de Chahdortt Djavann...

le 22 mai 2016

5 j'aime

2

Du même critique

Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin !
Cart_Man
1

J’exige qu’on dise de moi que je suis UN personne puisque je suis un homme.

Après le droit de vote, l'ivg, l'émancipation sexuelle(tué dans l'œuf) voilà que les féministes continue ce noble combat pour l'égalité, la non essentialisation pour être enfin reconnu comme des...

le 19 sept. 2015

23 j'aime

11

One Piece
Cart_Man
5

Le même destin que naruto

Oui car ces 2 mangas ont presque commencé ensemble cette glorieuse époque du renouveau des shonen, pareil des débuts très prometteur, un univers riche et varié, des persos secondaire utile et...

le 2 août 2014

23 j'aime

37

Adieu Mademoiselle
Cart_Man
8

L'ignorance vertueuse

Eugénie Bastié, qui est le pendant féminin d'alain Finkielkraut chez les bien pensants, notamment les médias relayant à base d'anathèmes inventifs comme un plat de coquillettes dans les années 40,...

le 27 mai 2016

20 j'aime

13