Magnifiquement cruel je dois dire... Quand nos racines sont ravagées par le système capitaliste du rendement à tout prix, du toujours plus qui n'enrichit que les banques et les grands propriétaires agricoles ; quand la seule échappatoire est une illusion d'un mieux, ailleurs, mis en scène par une société dénuée de sentiments, prête à violer le peu qu'il vous reste de dignité pour faire des profits sur votre misère, on obtient les raisins de la colère desquels découleront les vendanges de la haine.
Steinbeck nous transporte dans une Amérique rurale pendant la grande dépression de 1929, en nous faisant suivre l'exode d'une famille de paysans, expulsés lâchement de leurs terres et qui poursuivront un long périple de l'Oklahoma jusqu'à la Californie, dans l'espoir de se recréer une vie qui leur a été volée.
On se rend compte en lisant ce livre que l'immigration peut exister au sein même d'un pays, avec les mêmes réactions lamentables des "populations accueillantes" envers les migrants.Je parle de rejet, de stigmatisation, de parcage dans des camps de fortune aux allures de décharges publiques. Les réactions de certaines personnes de nos jours, ne sont pas sans me rappeler ce roman... C'est inquiétant vous ne trouvez pas ?! Mettons nous à la place de ces personnes un instant en oubliant nos petits problèmes ridicules, imaginons nous dans un endroit où tout n'est que hostilité (faim, guerre, misère...). Ne pensez vous pas que vous iriez chercher ailleurs ce que certaines contrées vous laissent imaginer les concernant? Et que penseriez vous en découvrant que ces contrées ne vouent envers vous que haine et ressentiment, dans l'espoir de préserver leur petit confort égoïste ? La seule constante de l'humanité est la bêtise de sa nature...
"Les raisins de la colère" est un roman terriblement actuel à découvrir absolument.
La banque ce n'est pas la même chose que les hommes.Il se trouve que chaque homme dans une banque hait ce que la banque fait, et cependant la banque le fait. La banque est plus que les hommes, je vous le dis. C'est le monstre. C'est les hommes qui l'ont créé, mais ils sont incapables de la diriger.
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