Dzous!

Seigneurs de l'Olympe


Qui ne se souvient pas avoir entendu au moins une fois, l'un de ces mythes, l'une de ces légendes, tout à la fois allégorie et réalité, qui sont l'un des ciments constitutif de notre culture, que dis-je, de notre civilisation occidentale.
Je veux parler de la Mythologie Grecque, et de ses plus illustres représentants, les dieux. Ces êtres fantastiques ont été pour les hommes de l'époque, les réceptacles de tous les fantasmes, frustrations, rêves, questionnements, bref de toute la palette des émotions et réflexions humaines.

Et ici Javier NEGRETE (auteur espagnol, ayant déjà signé un livre sur l'antiquité Le Mythe d'Er, ou le dernier voyage d'Alexandre Le Grand) s'atèle à nous faire revivre l'un des plus grand évènement de l'histoire de la Mythologie Grecque, celle racontant pas moins que la Guerre des dieux contre les Géants et Typhon (une créature monstrueuse enfantée par Gaia), la Gigantomachie.
Petit rappel généalogique, Zeus et les Olympiens sont issus d'un ancêtre commun, Gaia (la Terre), l'être primordial qui engendra avec Ouranos (le Ciel...son fils...), la première génération d'Immortels, les Titans.
Leur fils Cronos allait usurper le trône de son père et devenir l'être suprême, avant d'être à son tour destitué par son fils Zeus de son pouvoir, lors de la plus grande bataille de la première ère des dieux, la Titanomachie.
Ceci étant dit, nous pouvons maintenant comprendre les tenants et les aboutissants de ce qui va constituer l'essence même de ce roman...les affaires de famille. Car la Titanomachie, la Gigantomachie, et tous les mythes croustillants qui ont émaillé la Mythologie grec, tous ne sont d'une certaine manière que des épisodes de ce long feuilleton centré sur la Famille Olympe.
La Gigantomachie relate donc l'ire de Gaia, furieuse de voir comment ses enfants ont été jeté et enchaîné dans le Tartare par ses propres petits-enfants, et sa volonté infaillible d'obtenir Vengeance en ourdissant la prochaine grande guerre des dieux, celle qui aurait pu être fatale à son petit-fils Zeus.

Mais au final, pour un peu que l'on s'y soit intéressé, nous connaissons tous l'issue de cette histoire, que je vous livre donc sans aucune retenue (là maintenant tout de suite) : Zeus garde son trône, les Olympiens reste sur l'Olympe à siroter leur ambroisie, et à malmener les humains entre deux coucheries.
Ce qui fait l'intérêt de ce livre fort bien écrit et très digeste, c'est justement que l'auteur revisite de façon moderne l'une des plus vieilles histoires d'Héroic-Fantasy, en y ajoutant de ci de là quelques idées et nouveautés, qu'il commente assez densément dans un Appendice en fin d'ouvrage.
Relire les aventures des dieux est ici un exercice drôle, divertissant, original, épique à souhait et rafraîchissant en un sens, car l'on y trouve des dieux plus accessibles, plus humains et donc plus croustillants dans leur travers.
Ces derniers restent encore aujourd'hui ces mêmes miroirs déformant de nous-mêmes qu'ils l'étaient pour nos ancêtres, et mêlent sans compromis aucun, toutes les qualités et défauts des humains, ici pour notre plus grand plaisir de lecture.