Appréciant déjà le style efficace et soigné de Jean-Luc Bizien par son diptyque Katana, je me suis lancé avec enthousiasme dans la lecture de les veilleurs.
Personnages jeunes enfermés dans l'enceinte d'un Paris devenu le terrain de jeu de monstres sanguinaires, l'espérance de vie de ces veilleurs n'est guère étendue. Ils sont les yeux et les oreilles de ce monde devenu fou suite à une tragédie dont on ne connaît pas l'origine. Un virus (?) aurait contaminé une grande partie de la population parisienne, la transformant, selon les personnes, en goules, loup-garous et autres vampires. Les plus jeunes ont été épargnés par la pandémie mais nombre d'entre eux ont succombé à l'appétit de sang de ces créatures. Le gouvernement a alors construit en un temps record une enceinte au niveau du périphérique, parvenant à contenir le fléau.
Première impression, les chapitres sont titrés du prénom du personnage dont il va être question, c'est pratique. Ces chapitres, très courts et d'une écriture ramassée tout en étant fluide s'avèrent agréable à lire.
En dépit de ce découpage, l'entame du roman laisse une impression de flou et il est difficile de se faire une idée de la situation. Au fur et à mesure du déroulement du récit, le lecteur se construit néanmoins une image plus précise et s'attache à un certain nombre de personnages.
La lecture est rapide et plaisante, même si l'on sent poindre bien avant la fin que celle-ci ne sera pas définitive. En effet, à l'issue du récit, il apparaît clairement qu'il manque trop de réponses et l'on ignore tout du devenir des protagonistes. Une suite paraît donc inéluctable. Si cela ne devait pas être le cas, le roman laisserait un goût d'inachevé.