Le christianisme, c'est cette religion, ce monothéisme issu du bassin méditerranéen, issu du judaïsme, qui a subi les influences héllènes et qui a fini par façonner en partie le monde occidental et oriental (église orthodoxe).
Le Christianisme n'est pas une ligne droite. L'avènement du christianisme n'est pas une évidence. Ce que nous en connaissons est le fruit de conflits, de rapports de force, de débats, d'hérésies, d'orthodoxies, d'exégèses, de traductions et il faut bien ce petit livre pour en dénouer quelques noeuds.
Michel Rouche est catholique. On le sent bien dans son chapitre sur "les causes du succès du christianisme" ou de la manière dont il parle de "Saint-Paul" plutôt que de Paul de Tarse. Mais à part cela l'ensemble est en panorama plutôt neutre.
Après ce qui ressemble à des piqûres de rappel concernant le IVè siècle et le passage de la conversion de Constantin (312) et le concile de Milan (313) autorisant le culte chrétien jusqu'à son culte rendu obligatoire en 395 sous Théodose, Michal Rouche réussit daan une sorte de condensé à expliquer comment le catholicisme a pu d'une secte, passer à une religion d'Etat.
Il dresse le portrait de l'éthos de la religion en décrivant les premiers martyrs, à grands traits les grands penseurs (dernier chapitre plutôt difficile sauf peut-être concernant Augustin et Jérôme), en décrivant l'organisation de l'église en ces premiers siècles, en expliquant les tensions exégétiques entre les différentes gnoses amenant à des conflits importants ou en évoquant l'irrépréssible envie de toujours revenir à une pureté originelle, le développement du monachisme (érémitisme et cénobitisme)...
Ce livre est une sorte de précis permettant de brasser rapidement ce qui n'a rien d'une évidence en fait: l'avènement d'une religion, d'une doctrine et d'une pensée qui continue aujourd'hui à plonger nos vies dans un imaginaire toujours présent à différents degrés (messianisme, eschatologie, universalisme...)