Les Vrais Ricains

Ce roman explore deux thèmes: la violence et l'anti-autoritarisme propres à la société américaine (on pourrit ajouter la paranoïa). On voit ainsi la banale présence des armes à feu, l'héroïsation lorsque Sten, ancien Marine, tue un de ses assaillants lors d'une croisière pour retraités au Costa-Rica ou le racisme inconscient, les mexicains sont ainsi tout de suite accusé du meurtre et Adam, fils de Sten, nourrit une paranoïa contre les hostiles (mis en parallèle avec les Amérindiens) et les aliens et les Chinois (symptôme du déclin américain ?). L'anti-autoritarisme s'incarne chez le jeune Adam et Sara, sa nouvelle copine bien âgée que lui. Contrairement à ce que j'ai pu entendre, cet anti-autoritarisme s'ancre moins dans l'anarchisme que dans une extrême droite libertarienne et survivaliste. Sara, qui a plus ou moins fréquenté la secte de Jerry Kane, nourri une défiance extrême envers le "Gouvernement Illégitime des Etats-Unis", quant à Adam, il est persuadé d'être la réincarnation de Colter, trappeur américain dont ses déboires ressemblants à The Revenant sont contés dans certains chapitre.
Le roman est donc une analyse assez bonne de la société américaine. Le problème se trouve plus dans le processus narratif. L'intrigue tarde à venir et on a du mal à avoir de la sympathie pour les personnages. Sten et sa femme Caroléé n'ont aucune profondeur et la révolte politique de Sara est puérile et jusqu’au-boutiste. La sale manie qu'elle (elle et l'extrême droite ultra-libérale américaine) a sortir de grande expressions ("citoyenne souveraine", "gouvernement illégitime et fasciste des Etats-Unis d'Amérique et ses lois anti-constitutionelle", etc) tout cela parce qu'elle refuse de mettre sa ceinture et qu'un flic a l'outrecuidance de l'arrêter est parfaitement ridicule. La caricature d'un ado en révolte aurait plus d'analyse politique ! Seul Adam possède un brin de complexité et je me suis laissé emporter de son univers.