Primo Lévi(tique)

Qui a coulé le Titanic ? - Iceberg, encore un Juif !

Là où l'Exode m'avait mis à terre, le Lévitique a presque failli par m'achever. On reprend là où le livre s'était arrêté lors de l'épisode précédent, à savoir au moment où Dieu indique les règles du jeu du "Bon Hébreu" à Moïse, qui doit sacrément bien maîtriser la mnémotechnique ou être très fort en prise de notes vue le nombre d'indications à la minute que lui balance Dieu.

On nous parle donc des offrandes, animales certes, mais aussi végétales : Dieu indiquant quels sont ses mets préférés. Ainsi, on nous indique quoi offrir en cas d'offrande cuite au four, à la poêle ou sur le gril… il ne manque plus que la cuisson à la vapeur afin d'être pleinement exhaustif (nda : je comprends maintenant pourquoi les religions abrahamiques ont moins eu de succès en Asie).

Pendant un moment, j'ai cru que c'était un livre de cuisine, et j'avais même commencé à faire une liste de course. Malheureusement, seuls les ingrédients sont indiqués et il faudra vous tourner vers le célèbre site marmiton.org afin de pouvoir compléter lesdites recettes.

S'ensuit des détails concernant les sacrifices, les différentes prescriptions (pour les prêtres, le peuple…), ainsi que des détails sur les animaux mangeables ou non, Dieu affirmant : "Vous pourrez manger tout ce qui a les sabots fendus, les pieds fourchus, et qui rumine."

Exit donc le chameau ("quand le chameau passe hélas"), le daman (une sorte de marmotte mais en un peu moins jolie), le lièvre (sans la tortue) et le traductionnel porc qu'on ne présente plus. À priori, les escargots et les grenouilles ne passent pas le test, mais étant donné qu'ils ne sont pas mentionnés, on va dire que ça ne compte pas ("Vous n'aurez pas les escargots et le beurre maître d'hôtel !").

Il y a aussi une partie sur la médecine, mais ça concerne surtout ce quoi doit faire le prêtre en fonction des différentes maladies. Ça ne parle pas vraiment des différentes méthodes de guérison : le livre nous parle à plusieurs reprises de "purification" (il fait d'ailleurs la distinction entre le lépreux "classique" et le lépreux "pauvre") mais sans apporter plus de précisions. Je suis plutôt sceptique. Où est l'étude randomisée en double aveugle ? Y a-t-il eu un article scientifique sur le sujet ? (en tous cas je n'ai pas trouvé le DOI) J'espère que Thomas de la Tronche en Biais va faire une vidéo à ce sujet !

Forcément, quand ça touche au sexe (même de loin) les auteurs du livre poussent des cris d'horreurs : les règles des femmes ? Impur ! Accoucher ? Impur ! Les relations homosexuelles ? Surprise !… une abomination ! Ils doivent donc être mis à mort.

Viens ensuite les fêtes d'Israël pour lesquelles on doit sacrément se faire chier vu qu'on passe ses journées à bouffer des pains sans levains, ou encore, bien évidemment, les règles liées à tout ce qui a attrait aux possessions ou à l'argent : au droit de propriétés, à la transmission des esclaves (perçus comme un patrimoine) ou encore au tarif pour les vœux (je ne déconne pas, le livre était à deux doigts d'inclure une brochure tarifaire).

Le livre se concluant sur différentes menaces de Dieu envers son peuple si ces derniers ne le respectent pas : menaces du genre agonie, famine, mort (bref, vous avez compris le principe).

Vous l'aurez compris, il n'y a absolument aucun intérêt à lire ce truc. C'est chiant, bourré de répétitions (déjà au collège je me serais fait taper pour avoir écrit comme ça), de règles et d'ordres à la con. On sent que Dieu est un peu vénère par moment, ce qui ne me surprend guère vu que ce que j'ai déjà pu lire sur lui dans la Genèse (il décide d'anéantir l'humanité au détour d'une page). Au moins, l'Exode avait une partie consacrée à son lore (les dix plaies d'Égypte, Moïse qui s'enfuit avec son peuple), là, c'est juste un monologue de Dieu dont plus personne en a rien à foutre aujourd'hui (je l'espère tout du moins). La seule phrase marquante du bouquin étant la fameuse "fracture pour facture, œil pour œil, dent pour dent".

À ce qui parait, c'est encore pire avec les suites. Avec un peu de chance, ce sera tellement nul que ça me donnera définitivement envie d'en finir avec la vie… et peut-être que j'irai rejoindre Dieu allez savoir ? J'ose espérer que non, car sinon je vais le payer très cher.