Life
7.5
Life

livre de Keith Richards et James Fox (2010)

Tout commence dans une bagnole un peu pourrie sur une autoroute américaine. A l'intérieur : Keith Richards, Ronnie Wood et un troisième larron se trimballent des dizaines de kilos de coke, de pilules et autres jouets pour passer un bon moment. Sauf qu'ils risquent de mal finir si les flics le découvrent, et voilà justement une bagnole de police approchant sirènes hurlantes...

Life est probablement la retranscription de la vie la plus rock du vingtième siècle ! Keith Richards, dieu absolu de la rock attitude, se raconte sans se la raconter : la jeunesse avec des parents prolos, le caractère forgé dans la rue et surtout la découverte de la musique, en particulier du blues et de Muddy Waters. C'est le truc de Richards : parler plus souvent de musique que de lui, rentrer dans des termes techniques un peu obscurs pour les non-initiés (comme moi) mis avec tellement de passion, tellement d'amour qu'on finit nous aussi par avoir envie de bouffer du James Brown ou du Buddy Holly à toutes les sauces.

Mais s'il parle des pages et des pages des vinyles qui le faisaient bander, Richards sait aussi jouer cartes sur tables : ses conneries avec la came, sa déchéance longue de plus d'une décennie, ses aventures sentimentales rock'n'roll (entre se taper la copine de Jagger et rester avec une toxico parano) et la création de la légende Rolling Stones, de chaque album extra au plus pitoyable, en passant par sa relation amour-haine avec Mick Jagger. Tout est excessif dans Life, des soirées de fêtes aux lendemains avec potes décédés et problèmes judiciaires. Surtout, Richards se pose comme témoin et acteur d'une transition entre trois époques, de la naissance d'une jeunesse survoltée (période post-Beatles) aux beatniks en finissant par la désillusion des années 80.

Clair et direct, bourré d'humour et alternant ego-trip et humilité musicale, Life est un véritable morceau des Stones à lui seul, un truc aussi survitaminé que Sympathy for the devil, aussi tendu que Can't you hear me knocking, aussi intense que Gimme Shelter. C'est une brique qui se mange comme du beurre tant le style et, surtout, la vie de Richards sont incroyables. Pardon : je voulais dire ROCK'N'ROLL BABY !
Cinemaniaque
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le 10 août 2014

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Cinemaniaque

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