Lolita
7.9
Lolita

livre de Vladimir Nabokov (1955)

"Lolita, livre de ma vie, livre de mes mains"

Ce que j'aime chez Nabokov, c'est cette capacité de nous "détordre" d'une morale, la nôtre, donc une morale propre, de presque nous en détourner en écrivant avec des phrases magnifiquement tournées, à dose de "tendresse" et de manipulation, une situation ignoble dans un contexte ignoble, de troubles et de malaises continues d'une scène à une autre... avec une fin aussi ignoble qu'est le "sang" de se livre, le "cœur" du livre... L'âme du livre. Mon préféré sans doute avec l'Homme Dé de Luke Rinehart.


Lolita est vraiment une enfant ! Elle n'a même pas le côté ambigu de Dominique Swain dans la version (que je préfère), de Adrian Lyne. Non, c'est une enfant, avec un tour de hanche de 44, tour de bras de quelques centimètres frêle... Une enfant, une vraie... C'est dur à imaginer en lisant le bouquin, n'est ce pas? De se sentir à la place de Humbert-Humbert, de se sentir spectateur, impassible et impuissant au sort de Lolita.


Cette œuvre est une des rares qui aime me fait lire les critiques négatives plutôt que les positives ou l'on tombe souvent d'accord (style d'écriture, on l'aime oui mais non etc) : parce que là ou ceux qui ne peuvent le lire s'arrête au bout de deux pages, ratent probablement une écriture qui traite doucereusement d'un hardi sujet, et une insanité folle. Même si ca ne changera rien à leur vies de lire se livre, ou non. Mais je comprends la frustration de ceux qui voudraient le lire et qui n'y arrive pas par valeur, par moral... Détachez vous de votre propre personne pour pouvoir le lire, renier votre propre tête et votre propre moral, ou vous n'y arriveriez pas.
Plus je lis se livre, plus je trouve Humbert Humbert manipulateur plus qu'à la première lecture ou l'on tend à croire que Lolita cherche "le monstre par amusement", ce que l'écrivain veut faire croire gentiment.
Humbert Humbert est avant tout avant d'être un être humain "séduisant et cultivé", un affable homme suffisant, sans empathie, et dépourvu de sens-moral dans le sens ou il est a un côté prétentieux et "assure" de part son côté cynique dont il se vante. Humbert-Humbert n'est pas juste se type qui se prétend être parfait parleur de Français, il a également une haine incommensurable : traité la plupart des filles jeunes mais sans trop de charmes de "Catins, trainées", les femmes adultes en les comparant grossièrement à des vaches ou a des pachydermes, on touche le fond dans ce qui est de l'égocentrisme et de l'incapacité... A aimer les gens, sauf Lolita dont il éprouve une large par de haine également.


Là ou l'on est dégouté d'Humbert-Humbert, si l'on ne se laisse pas attraper par ce qu'il est, si l'on n'apprécie pas Lolita, on ne peu lire se livre sans ressentir rien d'autre que de la haine pour cet homme.


Tout en contradiction, rejeter les psychanalyses Freudienne pour finalement l'utiliser plus tard pour justifier sont attitude d'homme mûr hélas entiché des nymphettes, filles en 10 et 14 ans seulement.


Quand je parle du livre ou de l'histoire à des proches ou que je lis des critiques tels que "Un bouquin qui fait apologie à la pédophilie" j'ai du mal à y croire, parce que de suite on est fermé dans l'unique-sens de se mot comme ci le livre ne tournait que autour de cela et qu'il n'y avait rien de plus à raconter qu'une définition de ce qu'est un "pédophile". Ce que Nabokov développe fastidieusement bien, car il développe la possible attitude d'une enfant face à ses troubles, l'attitude curieuses des autres dans son entourage, il décortique, dissèque la moindre attitude, le moindre détail jusqu'aux tâches d'encres sur les doigts. Humbert-Humbert n'est pas "juste un pédophile", c'est un fou furieux, ca va plus loin que le sens de se mot, c'est un amoureux des nymphettes, donc pas de tout les enfants... Tellement dur d'y croire et d'y voir un juste milieu, dur à lire. Dur de tenir mais se livre aspire le cerveau.


Lorsque je raconte vaguement l'histoire de se livre, je parle d'un homme trop mûre fou amoureux d'une fille trop jeune, une enfant. Mais ne prononce pas se mot dure à entendre car de suite on est dans le mot désignant cet acte. Ce que Nabokov a sûrement voulu éviter en ne nommant jamais ses activités de la sorte. Il parle d'être un artiste, fou, mélancolique... Véridique pour Humbert-Humbert, en tout cas, se côté "mélancolique" qu'il utilise pour se caché, nommant toujours Lolita comme une "méchante", une "fille à grimace odieuse" qui le "repousse".


Humbert-Humbert utilise le ton juste, parfois il est odieux, parfois drôle, parfois railleur, et c'est une des choses rares que j'ai pu voir dans un livre, lu la première fois quand j'avais 19 ans, c'est de nous faire ressentir tant de choses vagues que notre morale nous interdiraient de ressentir dans une situation réel pour un homme de cette nature que l'on condamnerait de suite. On ne le laisserait pas parler pour se justifier. Et c'est cette parole que Nabokov donne. Et ca fait chanter. Sans jamais nommé le thème juste, toujours en douceur ou en image, le talent de Nabokov m'a fait boire se livre en deux jours, d'autant plus que les sujets traités sont diverses autour d'un sujet épineux : relation parents-enfant, scolaire, voyage, psychologies peinte à la main (la maman qui se ronge de jalousie contre sa fille, l'école, les amis, etc).


En somme, Humbert-Humbert, qui renie au départ ou -veut nous faire croire- au reniement de ses pulsions envers Lolita fini par céder lorsque Lolita prend le dessus à sa façon d'être dans un jeu enfantin, et il tombe de plus en plus dans la folie possessive, il n'est autre qu'un humain avec de "basse" pulsion, ou l'on ressent parfois de l'empathie, mais de la colère pour son attitude plus que immoral pour cette gamine. J'ai dis "presque" empathique... Tu la vois la signature de Nabokov, là ? PRESQUE. Il a réussit à me faire penser "à presque!" plutôt que "non je ne comprends pas c'est dégueulasse j'veux rien savoir, berk". Oui "Berk", mais non "pas rien savoir". Je veux savoir.


Dolores Haze qui se joue de lui, enfant non-protégée par sa mère, cherchant juste à s'amuser en le séduisant dans un jeu d'enfant ou l'adulte n'est pas censé tombé car, la "morale", l'adulte devrait l'avoir, elle le sait. Mais non, elle tombe sur un homme maladif et fou d'amour pour un amour de jeunesse envolé qu'il réincarne en elle, se débat avec ses démons mais nous fait parvenir par des textes subliminaux les immondices dont il est capable mais qu'il nous donne toujours la sensation de refouler, et elle est prise aux griffes de cet homme, qui dépeins les scènes comme une toile, en image, en couleur, en noms, en texture, je bouffe les romans de Vladimir Nabokov, je mange ses livres et sirote toute ses phrases avec joie et bonne humeur... Et parfois mauvaise conscience.
C'est ça, se livre me donne mauvaise conscience, parce que je prends toujours autant de plaisir noir à le lire, je le trouve beau, je le trouve poétique, je trouve tristement beau et magistrale, je trouve Humbert-Humbert tellement imbus de lui-même et cette façon de tourner se sujet si horrible de tel façon que l'on puisse le lire comme une dégustation d'une petite infusion à la canelle alors que c'est pas bien. C'est d'avoir de la peine pour cette gamine qui s'est faite attrapé et qui cherche la liberté jusqu'au bout, ce qui est admirable, et de voir toujours se Humbert-Humbert rampé sur le plancher aller la chercher jusqu'à la fin, le voir payer cher, un retournement de situation atroce. Tout cela, pour nous clore cette histoire qui se lit toujours sans être lassé. Je me demande toujours ce que serait devenu cette petite Lolita (gaiement chanté par Alizé dont j'étais vraisemblablement- presque PRESQUE- fan à cause de son apparence adulte/gamine et de ses titres que j'ignorais ambigu, qui aurait cru que cela me retomberait dessus plus tard et que ca ait surtout le moindre rapport, merci Nabokov, je pense à toi.) car cette môme amusante, impudique, n'est qu'une banale enfant dans son attitude d'être une parfaite gamine peste, mais qui ne justifie pas les penchants de cet homme. Pauvre Dolores, -presque- pauvre Humbert (et vivement qu'il se prenne un coup de collier) qui a vécu vent et marées avant d'en arriver là... De tomber si bas, je voulais dire.


Ce que j'aime c'est le voyage de l'Amérique et les notions de français de Humbert-Humbert, tout pour rendre le personnage à première vue cultivé... Mais que je déteste bien qu'il veuille à tout prit se faire passé pour le genre "Viril auprès des voisines donc pas étonnant qu'une môme puisse craquer", ce qui donne une sensation de malaise, car il est conscient et joue avec l'immoralité.


Les qualificatifs de Humbert-Humbert rend le personnage vrai et vivant car il pourrait être en réalité, n'importe qui serait serviable et porterait vos courses à la maison familiale.


J'ai aimé le personnage sordide de Clare Quilty qui nous apparaît comme le "pédophile pure et dure" sans sentiment et sans autre adjectifs tandis que l'on qualifie Humbert-Humbert d'être sensible trahi par l'enfance, "cultivé dit le bouquin, "séduisant", dit le bouquin, odieux mais parfois amusant et stupide, qui fait parfois pitié, puisque l'on connait son histoire et que l'on réussit à se mettre un peu à sa place avec des descriptions de folie, des rayons de soleils aux moucherons la nuit à l'hôtel, tandis que Quilty n'apparaît que comme pure prédateur... Ce qu'est en réalité Humbert-Humbert malgré lui et malgré la haine qu'il lui porte, jusqu'à le tuer. Un effet miroir, regarde-moi, je suis ton reflet. Très beau paradoxe. Du Nabokov de folie. Ou comment faire presque comprendre ou apprendre les vices de l'un, lui les faire presque accepter alors que non, un grand non (!) et nous faire détester l'autre avec le simple maniement de mot. On ne sait rien de Quilty, vous savez,qu'est ce qui a fait qu'il a été attiré par les filles trop jeune ? On en saura jamais rien, ce qui rend le personnage de suite péjoratif sans couleur, contrairement à Humbert-Humbert, personnage en couleur drapé de noir, blessé.


J'ai lu beaucoup de roman de Nabokov, qui hormis d'être obsédé par les papillons qu'il collectionnait, semblait tout aussi fasciné par les relations passionnées propre aux différences d'âge, toujours l'homme plus mûre qui tombe dans les filet de la jeunesse (on a plus jeune que Lolita il me semble dans un autre roman terrible qui prédisait visiblement une futur Lolita, et Magda, Magda !) Et appréciant de lire ou de voir des films ou les sujets les plus ambigus y sont traité, je ne pouvais être que servi sur un plateau en argent et de retirer la cloche qui couvrait le bouquin de Lolita, que je me suis procuré en russe comme en Anglais (écriture d'origine), puis traduite en d'autre langues par l'auteur lui-même. Un passionné jusqu'au bout qui se sentira à jamais très proche du livre... Peut être un peu de Nabokov rêvé dans une vie antérieur dans se livre et dans tout ses livres ou il parle de relation à grande différence d'âge.

Créée

le 19 juil. 2018

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