Il y a une sorte de descente aux enfers, chez Carlos Ruiz Zafon, que je regrette un peu. Dans L'ombre du vent, qui m'a fait connaître l'auteur, un peu comme tout le monde, j'étais séduit par le voile léger de mysticisme qui régnait sur l'histoire. Dans Le jeu de l'ange, l'auteur avait déjà mis plus franchement le pied dans l'univers du surnaturel et des phénomènes anormaux.
Avec Marina, il rejoint cette fois le gang des Grangé et Chattam, en faisant de son "méchant" un homme sans morale devenue un monstre sans contrôle. On aurait pourtant bien tort de réduire ce livre à cet aspect sombre et fantaisiste de l'histoire, puisqu'il est avant tout et surtout un livre sur l'amour.
L'amour d'un jeune garçon, Oscar, pour une jeune fille qui n'est pas commune, Marina. L'amour d'un père pour une mère partie trop tôt, entre Germàn et la femme des tableaux. Et surtout et enfin, la cause de tous les maux, l'amour de Mihaïl pour Eva.
La lecture est inégale mais dans l'ensemble agréable, l'histoire un peu ésotérique, un peu surnaturelle, sans jamais en faire trop ni indisposer. Un meilleur Carlos Ruis Zafon que Le jeu de l'ange, mais pourtant...