Ce livre est une perle. Voilà ça c'est dit, maintenant expliquons un peu.
La première chose qui frappe chez Max, c'est le style d'écriture. Pas d'interminables phrases à la Balzac, pas de longues descriptions à la Stendhal, tout cela est bien inutile. Non, les phrases sont courtes, claquantes, les descriptions ne remplissent pas les pages pour rien, elles sont claires et font avancer l'histoire. Dans ce livre on va droit au but, il n'y a pas des pages et des pages d'ennui qui pourrissent le récit. Rien de tout cela. Et la rédaction à la première personne renforce la puissance du style et donne une dimension très captivante au roman. En effet, comment rester insensible aux paroles de Max, ce jeune enfant débitant autant d'infamies nazies !
Parlons en un peu de ce gosse d'ailleurs, le personnage principal qui plus est. Cohen-Scali parvient parfaitement bien à adapter son écriture afin de jouer le rôle de l'enfant. Le résultat c'est un personnage criant de vérité et qui nous tient tout au long de l'histoire et ce malgré le fait qu'on ressente un sentiment pas vraiment positif à son égard (en même temps vu ce qu'il raconte aussi...!). Le plus fascinant dans ce roman reste la progression du changement de ce personnage. Après une entrée fracassante au début du livre, complètement ancrée dans le nazisme, on assiste à la montée finement amené d'un retournement des pensées de Max, changement qui tiendra en haleine jusqu'à la fin du livre, aussi magistrale que le commencement (et je pèse mes mots..)
On pourrait penser que ce bouleversement des convictions de Max dû à la rencontre de Lucjan, un Juif polonais, est amené de la façon la plus niaise possible comme quoi l'affection que les deux garçons se portent permet de faire changer Max mais non. Et c'est en cela que le livre est intéressant. On ne change pas les pensées nazies que l'on a entré dans la tête de Max aussi facilement. Dès sa naissance même ! il était complètement enrôlé dans cette folie. Et la relation entre les deux garçons est loin d'être si charmante que cela.
Mais laissons un peu les personnages pour nous concentrer sur le fond du récit. A travers le récit de Max,on apprend de nombreuses choses du temps nazi. On y trouve beaucoup de références précises s'intégrant parfaitement bien à l'histoire; elles sont loin d'être de trop et concernent aussi bien les dates importantes que des personnages de cette époque.
Max est donc un livre historique qui par son écriture simple mais efficace parvient à retranscrire toute l'horreur des entreprises nazies. Y compris cette sélection des enfants pour dénicher les "races aryennes".
Je recommande donc vivement ce livre à ceux qui comme moi sont intéressés par cette période de l'histoire ou qui simplement aiment la bonne littérature.
BlackSpirit
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le 23 juil. 2013

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