"Ma harpe fut souvent de larmes arrosée, Mais les pleurs sont pour nous la céleste rosée"

Voilà deux vers des Méditations poétiques, tirés de "Le poète mourant", qui résument à mon sens plus que bien la poésie de Lamartine.

Autant le dire tout de suite, ce qui justifiera ma note : je suis folle de littérature, de classiques, de toutes ces choses intellectuelles qui me font souvent passer pour pédante, mais il y a une chose que je n'aime pas - et c'est la poésie. Pourquoi ? Je ne saurais dire. Ca ne m'emporte pas. Quelques vers, quelques bribes parfois me touchent de par leur beauté voluptueuse, mais je n'ai jamais aimé un poème entier, même avec des grands comme Baudelaire. Cependant je suis incapable de sous-noter ce dont la qualité ne peut objectivement être niée, ainsi j'essaie d'équilibrer avec mon 5.

Lamartine, grand représentant du romantisme français, nous pond ici un recueil de poèmes élégiaques, torturés, tragiques, profondément pieux, amoureux et passionnés. Des points d'exclamation, des suppliques, des apostrophes, le thème de la nature, de l'isolement, du génie, et autres caractéristiques du romantisme sont légions dans les Méditations. C'est beau, comment le nier. Mais outre le fait que je n'aime guère la poésie, le romantisme m'agace également - vraiment, mauvais combo. Toute cette emphase me donne la nausée, ça me gave, bref.
J'ai pourtant essayé : j'ai lu à voix haute quelques poèmes, tentant de me laisser bercer par leur rythme à la fois rapide et langoureux. Ca a marché - quelquefois. Je fus parfois séduite par des bribes, comme je disais plus haut. Cependant, si je tâcherai de retenir quelques fragments, le tout devient vite redondant et donc, usant. Des larmes, de la foi, bref, on a compris le concept.

Mais il y a aussi de grandes choses. Un poème déclamé au peuple contre la peine de mort, une grandiloquente réponse en vers à une attaque infondée, un morceau de théâtre, des mythes, de petites pièces charmantes et point trop lourdes. N'oublions pas que Lamartine était aussi politicien, engagé, bref, pas des moindres, et cela se ressent dans son oeuvre. Ce qui ne peut que lui donner un intérêt supplémentaire.

A lire pour ne pas mourir idiot. Mais il faut, pour s'en délecter, être romantique dans l'âme, ce que je ne suis plus vraiment.

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le 14 juil. 2011

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Eggdoll

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