Une aventure de cape et d'épée mâtinée de fantastique, quel menu alléchant. Incorporer la sympathique notion de livre dans le livre, ne gâchant rien à l'affaire je me lance sans trop d'appréhension dans le premier roman de la moitié de l'entité bicéphale L.L. Kloetzer avant de me laisser tenter par les dernières production dont les louanges me parviennent.

Jaël se définit lui-même comme un écrivain, un dandy séducteur et un honorable bretteur qui vit autant de sa plume que de ses mécènes féminines. Le roman s'ouvre sur une scène de duel, tout commence comme on s'y attend. Une fois l'affaire conclue, Jaël commence son voyage vers une cité qui ne s'est pas encore fermée à ses charmes, cette fuite en avant permet de le maintenir en vie autant que lui donner envie de le rester.

Mais l'auteur à un dessein bien plus ambitieux pour son héros, il devra se construire au travers de la future ville où il accostera. Une ville bien plus complexe que les précédentes ou une lute fratricide fait rage pour le contrôle de "La petite Dvern" ville dans la ville où les puissants exercent leur pouvoir sur une populace tenue par une substance qui provoque immédiatement l’accoutumance. Qui détient l'Amance, détient le pouvoir. Si cet environnement devrait selon toute vraisemblance être le terrain de jeu idéal de Jaël, il va surtout finir de le convaincre qu'il n'est pas un être aussi simple qu'il le croit. Deux Jaël partagent le même corps, le héros de ses romans autobiographique et l'enfant craintif qu'on forgé ses jeunes années.

Laurent Kloetzer déborde d'idées et toutes sont concentrées dans ce roman, les personnages tombent à plat car j'ai eu l'impression que leurs complexes constructions les a fait atterrir de façon fortuite dans cette aventure. Trop fouillis, le roman nous perd dans les rebondissements qui impliquent Jaël, cela ne vient pas de l'utilisation du réel et du rêve mais simplement de l'organisation du roman. Je prends pour exemple l'absurde expédition maritime vers une cité légendaire, était-ce réellement nécessaire ? On a du mal à saisir le but du héros, il est balancé de scènes en scènes sans que l'on voit son objectif.

L'auteur souhaite écrire un roman d'aventure, il le dit d'ailleurs dans la postface de l'édition numérique, son héros vit une aventure et pourrait en vivre d'autres. A la lecture, le roman et son déroulement m'ont parus plus définitifs, je n'imagine pas une saga. Et finalement ce n'est pas plus mal, ce qui a fait la force du roman pour moi c'est le personnage et son questionnement intérieur, non pas qu'il soit particulièrement attachant mais sa lente compréhension de ce qu'il est et de ce qu'il a fait fut le principal élément qui m'a permis de continuer avec plaisir la lecture.

Dommage qu'il ait voulu trop en faire mais c'est souvent le cas pour les premiers romans, mais ce bouquin participe à mon envie d'en découvrir d'autres de l'auteur. 6/10
Nanash
6
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le 9 avr. 2014

Modifiée

le 24 avr. 2014

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Nanash

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