Mercure
6.7
Mercure

livre de Amélie Nothomb (1998)

Amélie Nothomb, est d'une constance agaçante quant à ses sujets et ses personnages. Et pourtant, le début de roman est assez percutant, on se laisse ainsi vite rentrer dans cette histoire qui sort du moins de l'ordinaire. Mais au fil des pages, le rythme s'essouffle, le sujet s'appauvrit et les personnages mystérieux au début laissent apercevoir une absence totale de profondeur, ils sont superficiels et alors deviennent très manichéens.

Puis à la fin, j'ai été surpris qu'A. Nothomb laisse au lecteur deux possibilités de fin, qui sont toutes les deux assez différentes, la première étant vraiment médiocre. L'auteur ne doit-il pas guider son lecteur, laisser aller ses personnages ?

Comment peut-on alors proposer deux fins ? Non, cela n'en fait aucunement quelque chose d'original mais au contraire démontre les faiblesses certaines de l'écriture de la romancière. Je disais que la première était médiocre, elle l'est de par sa simplicité consternante et d'une mièvrerie sans nom. Je cite la dernière phrase : « Il leur arriva bien des choses à chacune, mais elles ne se quittèrent jamais », on a la désagréable impression de lire un livre pour enfant, sans relief et d'une bêtise peu commune. Quant à la deuxième fin, elle est beaucoup plus intéressante, en plongeant dans les vices de la passion et nous fait découvrir la noirceur d'un personnage qui était avant un sauveur. Ce personnage, c'est celui de Françoise Châtaigne et c'est à ce moment que quelque chose dérange, tout le long du livre, elle est louée, considérée au plus au point et même accusée d'être une « paysanne hébétée » mais rien ne laisse deviner une quelconque face cachée. On hésite entre le sentiment de surprise qui, lui, rachète le livre et de l'autre cette impression d'avoir été floué.

De plus, je vous passerai le nombre de livres qui ne sont cités que pour ramener une consistance oubliée et qui permettent à l'auteure de rajouter quelques pages en plus. Oui, je crois finalement me lasser de l'écrivain, de ses sujets qui ne sont en fait peu intéressants et de ses personnages pas assez creusés.
TueReves
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le 8 mars 2012

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TueReves

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