Marianne de Gréville a 20 ans. Elle a été condamnée à perpétuité pour le meurtre de trois personnes. Violente, trop violente, elle a été transférée dans une prison beaucoup plus dure.


Après l’isolement, elle doit partager sa cellule avec une femme qui a tué ses enfants. Elle doit résister à ses assauts violents. Mais dans cet univers carcéral, certaines femmes veulent la voir mourir, tout comme une des surveillantes.


Lors d’un parloir, elle rencontre un commissaire qui lui propose un marché. Retrouver la liberté.


Pratiquement mille pages dans un format poche pour ce roman qui raconte le quotidien de Marianne, jeune fille de 21 ans, condamnée à perpétuité pour le meurtre de trois personnes et plus. Condamnation assortie de peines de prison supplémentaires pour d’autres faits commis en prison. Oui, c’est vraiment un quotidien fait de brimades, d’insultes, de tortures… Le lecteur pourrait s’ennuyer mais sous la plume de Karine Giébel, ce n’est absolument pas le cas. Car elle s’attache au développement psychologique de ses personnages, notamment celui de Marianne.


En écrivant cette chronique, je ne sais pas si elle sera longue ou courte. Il y a tellement à dire qu’il ne faut pas trop en dévoiler pour permettre à d’autres lecteurs de découvrir ce magnifique roman, qui fait partie de mes coups de coeur de l’année. J’en attendais un depuis le mois de janvier. J’ai bien fait de suivre les conseils d’un groupe Facebook à ce sujet. Il me tardait de venir à bout de ce très long roman mais en définitive sans plus. Ce qui m’a le plus gêné et ce n’est pas la faute de l’auteur, loin de là, c’est d’avoir mis le visage d’Adele Exarchopoulos sur ceux de Marianne, suite à la bande annonce du film Eperdument. Je n’ai pas pu m’inventer les traits de Marianne. Mais ils ont disparu lorsqu’elle a été mise face à Franck. Ouf.


Marianne a-t-elle des problèmes psychologiques ? Peut-être. Qui n’en aurait pas quand on a perdu ses parents et que l’on n’a pas été aimé par le reste de la famille. Elle a trouvé dans le sport de combat un exécutoire à sa colère. L’arrêt du sport l’a fait basculer, mais aussi la violence des autres. Elle conserve, toutefois, les bases de son entraînement.


Attention, âmes sensibles s’abstenir car il faut vraiment avoir le coeur accroché. Si le destin de Marianne est prévisible, je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir le coeur serré avec des larmes dans les yeux à la fin. Karine Giébel a su démontrer par la force de ses mots, la force du scénario de son roman et malgré la violence continuelle que de nombreux personnages sont humains avec leurs failles, que Marianne méritait d’être aimée. Je l’ai aimée dès le départ. J’ai pris fait et cause pour elle immédiatement. Ensuite, il y a eu Justine, Franck. J’ai eu plus de mal avec Daniel mais mon avis a changé au fur et à mesure.


On pourrait trouver que toute cette violence, cette torture distillées au fil des pages, est vraiment de trop car pratiquement toujours la même mais Karine Giébel a su toujours trouver un ou plusieurs éléments nouveaux, des rebondissements qui méritent ces nombreuses pages. Les mots sont courts, secs. Il y a un rappel du temps qui s’écoule, des nombreuses interrogations de Marianne concernant ces meurtres, ces voyages effectués grâce au train, ce qu’elle arrive à sentir, à vivre dans sa tête, ce monstre qui refait surface, souvent, aux moments inopportuns, des nombreuses années qui lui restent à vivre en prison.


Un coup de coeur pour moi car j’en ai pris les yeux, on imagine très bien toutes les situations, le cerveau. Je n’en écrirai pas plus. A vous de découvrir la trame, les personnages, vous ne perdrez pas votre temps. Malgré tout, un roman qui s’attache aux personnages, à la psychologie avec énormément d’humanité.

Angélita
10
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le 12 avr. 2016

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