Étonnant de voir que l'auteur a fait parler de lui dès ce premier roman qui, on le sent bien, est un premier livre.
Je fus surpris de retrouver de temps à autres un coté brouillon assez désagréable, notamment dans ces phrases qui s’étirent au-delà du supportable. Le très jeune Bret Easton Ellis de l’époque l'a fait sciemment mais il faut dire que ça ne rend pas bien dans un bouquin. On peut toujours dire que le style s'accorde avec le coté bordélique du personnage mais ça me semble toujours assez mal écrit (son bouquin suivant auquel celui-ci pourrait s'apparenter est nettement mieux foutu à mon sens). Et puis on peut rester dubitatif sur certains points de l'histoire, certains détails glauques qui n'apportent rien ou très peu.
Ces histoires un peu tirées par les cheveux de snuff movie ou de gamine ligotée. Oui, ça sert à illustrer le fait que les personnages ont perdu «une partie de leur humanité» au point de ne plus ressentir ne serait-ce que la pitié pour autrui. Cependant je me demande s'il n'y avait pas autre chose à faire de s’appesantir sur les descriptions; surtout quand on sait que ces informations ne déboucheront sur rien par la suite. Clay a l'air révulsé en découvrant ce genre de choses pourtant il va continuer à traîner avec ces types. On peut justifier ça par le fait que bon c'est un junkie et tout mais bof'. C'est facile d'essayer de choquer comme ça, je ne vois pas l’intérêt.
Il n’empêche que c'est parfois vraiment bien écrit; il y a ces moments où l’atmosphère dans laquelle les personnages évoluent se ressent vraiment et où le vide qu'ils côtoient devient imaginable.
Et faut dire que certains passages sont vraiment marquants.