Si on demandait à la vox populi de désigner un écrivain pour écrire une élégie de l'ennui et du désespoir, je ne pense pas qu'il lui faudrait longtemps pour qu'elle porte son choix sur Bret Easton Ellis.

Clay, le protagoniste, jeune Californien blond platine, rentre à Los Angeles après quatre mois passés en fac dans le New Hampshire. Nous sommes dans les années 80, il fait chaud, trop chaud, les jeunes désœuvrés se droguent et baisent, parlent de rien, vont dans des soirées, roulent dans leur décapotable, sont éblouis par le soleil brûlant. Clay rencontre des potes qui n'ont de différences que leurs prénoms, traîne avec des filles - dont l'une l'attire, peut-être, il n'en sait rien, se drogue, va voir son psy, son père. Il cherche parfois Julian, un autre pote. Pour savoir ce qu'il fait, à tout hasard.

Il ne se passe rien, au cours de ces 230 pages, et pourtant, ce bouquin hante par ces petites phrases, ces situations grotesques, sordides, révulsantes. Aucune envie, aucun avenir, aucun amour, le néant absolu. Finalement, l'adolescence n'a pas tant changé en trente ans.
SmartMartian
8
Écrit par

Créée

le 16 nov. 2010

Critique lue 1K fois

12 j'aime

3 commentaires

SmartMartian

Écrit par

Critique lue 1K fois

12
3

D'autres avis sur Moins que zéro

Moins que zéro
CamilleDlc
8

"L'insoutenable légèreté de l'être"

Absence d'actions, éloge du néant, apologie du rien. Autant de figures stylistiques pour lesquelles Bret Easton Ellis a été aussi bien encensé que critiqué. Narrant les errances d'un jeune homme,...

le 10 déc. 2013

22 j'aime

13

Moins que zéro
lultrafame
10

La Colline aux suicidés.

Pourquoi ne pas aimer Moins que Zéro? Il ne se passe rien, les personnages errent et le spleen baudelairien, à côté, dégouline d'espoir. Pourquoi aimer? Pour les mêmes raisons. Le grand vertige qui...

le 15 juin 2010

21 j'aime

3

Moins que zéro
Venus
7

Critique de Moins que zéro par Venus

Moins que zéro ou pourrait-on dire autrement, ce qui peut être pire que rien... Oui, mais pourquoi? Tout simplement parce-que les personnages du premier roman d'Ellis flottent entre deux eaux, pas...

le 20 oct. 2010

13 j'aime

Du même critique

Justice League : Crise d'Identité
SmartMartian
1

Viol au-dessus d'un nid de coucous

(Spoilers galore, fuyez, yeux innocents !) 7,7 pour une des pires histoires jamais publiées par l'industrie du comic-book américain, je ne vous comprends pas. L'histoire ? Elle commence comme un...

le 29 mars 2013

10 j'aime

1

Predator
SmartMartian
9

OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOHHHH!!

Arnold, son poitrail majestueux et ses biceps en acier majestueusement revêtus de boue, se tient tel un dieu antique sur un tronc d'arbre calciné, et hurle grandiosement sa présence à l'alien...

le 18 nov. 2010

9 j'aime

1

La Comtesse aux pieds nus
SmartMartian
7

che sarà, sarà

La Comtesse aux pieds nus, c'est avant tout Bogart, et sa présence granitique, la lippe mouillée, le teint hâve, la voix rocailleuse, la clope à la bouche et le pardessus mouillé. Et Ava Gardner,...

le 22 sept. 2013

6 j'aime

1