Littérature de jeunesse par excellence, ce premier tome des Chroniques du Monde Emergé ne m’a pas transporté plus que ça. J’y vois un livre sûrement très bon pour découvrir la fantasy, ou simplement pour les nouveaux lecteurs, mais peut être un peu plus fade pour les autres. Néanmoins, tout n’est pas à jeter car, malgré une première partie assez laborieuse, j’ai ressenti un regain d’intérêt une fois passée la deuxième moitié du tome.

Pour reprendre les choses dans l’ordre, nous suivons les aventures de Nihal, une étrange jeune fille aux caractéristiques particulières, qui vit dans le Monde Emergé. Un monde dans lequel les quelques terres encore libres sont inlassablement attaquées par le Tyran, un despote destructeur et sans pitié. Ce monde m’a semblé somme toute assez banal et bien trop manichéen, et je dois dire que j’ai eu du mal à accrocher au début. J’ai trouvé certaines situations plutôt incohérentes et mal amenées, en particulier le passage de Nihal à l’Académie, cousu de fil blanc.

J’ajoute à cela un style d’écriture assez lourd (du moins au début). Les scènes sont courtes et se suivent trop rapidement, donnant un rythme haché à l’ensemble. Même constat pour les dialogues souvent expédiés en trois répliques, qui donnent un aspect trop artificiel à l’histoire. On comprend que telle scène est présente à tel moment pour telle raison. Mon expérience à donc été plutôt laborieuse au départ, et j’ai hésité à poursuivre sur les tomes suivants.

Mais comme je n’aime pas faire les choses à moitié, j’ai décidé d’au moins finir ce premier tome, et le constat est clair : la seconde partie est meilleure. L’écriture devient plus fluide, les chapitres plus longs et on perd enfin ce rythme trop découpé du début. Les personnages gagnent en intérêt, on en découvre de nouveaux plutôt bien pensés et on commence à rentrer dans le vif du sujet. La distance créée dans les 200 premières pages s’estompe peu à peu et je me suis senti plus impliqué au fil de mon avancement dans le roman.

Au final, Nihal de la Terre du Vent se voit affublé d’une longue partie introductive peu reluisante et il faudra avancer dans l’histoire pour y trouver de l’intérêt. En tant que littérature de jeunesse, on peut lui pardonner ses défauts bien que ceux-ci puissent, selon moi, rebuter les lecteurs assidus. Ce n’était pas gagné, mais je vais finalement continuer l’aventure avec l’espoir qu’elle se poursuive sur la même lancée sans retomber dans les travers du début.
Gilraen
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le 1 juin 2014

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