Nuit
6.4
Nuit

livre de Bernard Minier (2017)

On attendait impatiemment le retour du Cdt Servaz et son affrontement avec Hirtmann. Pour le retour, c’est fait ; pour l’affrontement, c’est fait également, mais il aura vite tourné à la désillusion. C’est que l’ex juge psychopathe suisse n’est pas aussi maléfique qu’il y paraissait et que Servaz n’est pas aussi malin qu’on le croyait.
Bref, il faudra attendre leur prochaine confrontation pour que leur rencontre soit, cette fois, un peu plus musclée et moins empreinte d’une aimable banalité.
On retrouve dans Nuit un peu de l’esprit de Glacé : Saint-Martin, le village pyrénéen, la neige omniprésente et le froid qui nous transit. Mais on est loin, hélas, de son atmosphère qui nous avait tant marquée. Seule l’intriguante photo de couverture parvient à créer cette ambiance étrange et oppressante qui fait défaut dans le livre.
Bernard minier a aussi légèrement modifié son style. Il nous donne des cours de balistique un peu indigestes, il nous bassine avec des théories sur l’expérience de mort imminente – non sans rapport avec l’histoire mais c’est une piste qu’il ne creuse pas – et il s’essaye au récit érotique, voire sado-maso, mais sans convaincre. Les écrivains ont parfois le tort de modifier les recettes qui marchent au prétexte de vouloir se renouveler.
Dieu merci, on retrouve tout de même sa force d’écriture, ses personnages solidement campés, ses fausses pistes qui ne mènent nulle part et son incomparable sens de la métaphore : « Ses pensées s’agitaient comme du bétail dans une grange en feu »
Bref du Minier moyen.

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le 19 avr. 2017

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