Dans l'Amérique des années 1930, Robert et Gloria tentent de percer dans le cinéma. Robert, optimiste et acharné, et Gloria, pessimiste et désabusée, vont alors s'embarquer dans un marathon de dance dans l'espoir de repas chauds, d'un prix en espèces, et surtout d'être repérés par un producteur.
Dès le début, nous savons que Robert a tué Gloria. Pourquoi ? Parce qu'elle le lui a demandé, afin de sortir de sa misère et de son désespoir.
Robert, ainsi, se remémore les dernières semaines qui l'ont mené à cet acte altruiste alors que le juge, imperturbable, énonce la sentence.
Pas de suspens, donc. Mais un questionnement posé sans détours philosophico-pédants sur le mal de vivre, la misère, le suicide, l'euthanasie même, le voyeurisme. L'auteur jamais ne tranche ces questions ; Robert, lui, oui.
Ce roman noir (le premier roman existentialiste selon Simone de Beauvoir) a beaucoup de mérite. D'abord, montrer un épisode méconnu de la grande dépression. Il est ensuite très court et très visuel - il n'y a que de l'action, jamais de descriptions. Point un peu plus triste : les thèmes cités ci-dessus sont toujours résolument modernes et le livre peut paraître être une métaphore de la vie actuelle.