On dit que les adaptations cinématographiques sont toujours moins bien que leur support original, On achève bien les chevaux semble faire exception à la règle. Bien que je n'aie pas vu l'adaptation de Jackson Pollock (1969) le succès dont elle fait preuve, doit lui valoir un minimum de mérite.

Le livre quand à lui est imprimé très gros, et ne contient qu'une substance bien maigre par rapport à ce que j'en attendais.
Le procédé d'écriture, bien que n'étant pas inédit, est intéressant, l'auteur commence par la fin, c'est-à-dire son procès, il délaye son jugement dans sa rencontre avec Gloria, décomposant ensuite la sentence de mort entre chaque chapitre. Cela a pour effet de donner une dimension bien plus tragique au concours de danse et au pessimisme insupportable de Gloria qui en arrive parfois à devenir drôle tant elle est cynique.

Cependant, pour les critiques qui décrivent l'état d'esprit des gens pendant la crise de 1930, personnellement je ne l'ai pas spécialement ressentie, Gloria étaient une dépressive comme une autre, son passif n'est pas si révélateur.

La question philosophique de fond est bien sûr celle de l'euthanasie (ou bonne mort selon son étymologie grecque), est-on en droit de donner la mort à un être humain s'il nous le demande? Par extension se pose celle du suicide, qui à l'époque était encore un tabou moral solide. McCoy ne répond pas à ces deux questions, mais le héros de son roman a tranché, lui.
Diothyme
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le 20 août 2011

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