Oncle Vania
7.8
Oncle Vania

livre de Anton Tchékhov (1897)

« J’ai vu ces jours-ci Oncle Vania – j’ai vu et j’ai pleuré comme une bonne femme […] : c’était comme si on me sciait en deux avec une vieille scie. Les dents vous coupent directement le cœur, et le cœur se serre sous leurs allées et venues, il crie, il se débat. […] Dans le dernier acte de Vania quand le docteur, après une longue pause, parle de la chaleur qu’il doit faire en Afrique – je me suis mis à trembler d’enthousiasme devant votre talent, et à trembler de peur pour les gens, pour notre vie, misérable, incolore. Quel drôle de coup – et comme il est précis – vous avez frappé là ! »
Lettre de Gorki à Tchékhov, novembre 1898.


Piégés par leur environnement, huit personnages au bonheur malaisé tentent de lutter contre l’ennui et la torpeur de leur province russe. Epuisés par l’indifférence du monde alentour, qui continue à tourner malgré leur apathie, ces désespérés d’un genre nouveau s’accrochent aux faibles espoirs d’une vie meilleure, plus riche, moins laborieuse, plus passionnée.


A Ivan Petrovitch Voïnitski – Oncle Vania – il ne reste que la résignation à apprendre. Epris de la mauvaise personne, jaloux du succès relatif de son beau-frère, aspirant à une existence possiblement moins morose, il concèdera volontiers que les jeux sont faits, et qu’il faut simplement attendre que la mort vienne ; pour l’heure, il ne s’agit que de tromper la vie, aux battements réguliers du quotidien, malgré d’imprévisibles palpitations : « [p]erdue, la vie ! J’ai des talents, des dons, du courage… Si j’avais eu une vie normale, j’aurais pu faire un Schopenhauer, un Dostoïevski […]. Maman, je suis désespéré ! ».


http://lignoranceetlamisere.com/oncle-vania-anton-tchekhov-1897/

Créée

le 14 juin 2016

Critique lue 514 fois

3 j'aime

Critique lue 514 fois

3

D'autres avis sur Oncle Vania

Oncle Vania
JuLa
8

Critique de Oncle Vania

Oncle Vania se dinstingue selon moi, des autres œuvres écrites par le maître du théâtre, Tchekhov. Abordant des thèmes universaux et intemporels qui restent caractéristiques de ses œuvres, Tchekhov...

le 10 juil. 2011

6 j'aime

Oncle Vania
LIgnoranceEtLaMisere
10

Du danger de noyer sa déprime dans la vodka

« J’ai vu ces jours-ci Oncle Vania – j’ai vu et j’ai pleuré comme une bonne femme […] : c’était comme si on me sciait en deux avec une vieille scie. Les dents vous coupent directement le cœur, et le...

le 14 juin 2016

3 j'aime

Oncle Vania
Charybde2
8

L'une des pièces décisives de Tchekhov, dans une mise en scène virevoltante inattendue et plutôt jou

Cette pièce de 1897 (après laquelle Tchekhov n'écrira plus pour le théâtre que "Les trois sœurs" et "La cerisaie") était donnée aux Amandiers de Nanterre, du 9 mars au 14 avril 2012, dans une...

le 16 mars 2012

3 j'aime

Du même critique

Oncle Vania
LIgnoranceEtLaMisere
10

Du danger de noyer sa déprime dans la vodka

« J’ai vu ces jours-ci Oncle Vania – j’ai vu et j’ai pleuré comme une bonne femme […] : c’était comme si on me sciait en deux avec une vieille scie. Les dents vous coupent directement le cœur, et le...

le 14 juin 2016

3 j'aime

Confiteor
LIgnoranceEtLaMisere
10

De l'importance, simplement, de se laisser submerger par la magie de l'écriture

« Ce n’est qu’hier soir, alors que je marchais dans les rues trempées de Vallcarca, que j’ai compris que naître dans cette famille avait été une erreur impardonnable. Tout à coup, j’ai vu clairement...

le 14 juin 2016

Ruy Blas
LIgnoranceEtLaMisere
8

De l'acceptation d'un conjoint plus niais que soi

« Madame, sous vos pieds, dans l’ombre, un homme est là Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile ; Qui souffre, ver de terre amoureux d’une étoile ; Qui pour vous donnera son âme, s’il le faut...

le 14 juin 2016