Orbitor
7.6
Orbitor

livre de Mircea Cărtărescu (1996)

Un livre qui ferait presque regretter Ceaucescu

Sur le net ce livre est encensé de toute part. A croire que Mircea Cartarescu est un véritable génie de la littérature. Alors deux hypothèses : soit je suis trop con pour voir à quel point Orbitor est un grand livre, soit ce livre est juste totalement raté.

De mémoire de lecteur j'ai rarement lu une daube pareil.

De quoi parle Orbitor? Eh bien c'est là que le bât blesse : on n'en sait rien! Ce livre est divisé en trois parties et chacune semble raconter quelque chose de l'histoire de l'auteur (souvent narrateur) Mircea. Sauf qu'il part tellement dans tous les sens se permettant des digressions chronologiques telles qu'on finit par se perdre totalement. Certains comparent l'auteur roumain à Lovecraft. Certes tous les deux sont adeptes du récit alambiqué mais Lovecraft finissait toujours par retomber sur ses pieds. Cartarescu lui s'englue toujours de plus en plus.

La première partie semble être une longue litanie de pensées bizarres et hermétiques de l'auteur, ponctuée de souvenirs d'enfance. Cette partie qui court jusqu'à la page 131 a failli me faire arrêter la lecture. Ça n'a tellement ni queue ni tête qu'on a l'impression de lire le récit d'une succession de délires nocturnes d'un schizophrène. Cartarescu emploie de telles tournures de phrase, des mots tellement compliqués qu'on finit par se dire qu'il est complétement fou. Ou qu'il n'a juste pas envie qu'on comprenne son bouquin. Et ce sentiment court tout du long.
La deuxième partie, en tout cas au début, redonne un léger intérêt au livre. Il est question de la mère de Mircea et sa vie dans le Bucarest d'après guerre. Le style est moins hermétique. Sauf que dans le fond ça n'a pas grand intérêt. Et quand l'auteur commence à nous parler de Cédric, venu tout droit de la nouvelle Orléans on a juste envie de lui lancer un "pitié!".
La troisième partie c'est du freestyle total. Mircea est à l'hôpital sans qu'on sache pourquoi. Il subit plein de trucs bizarres sans qu'on sache pourquoi. En fait j'ai même pas compris l'intérêt de ces passages. Idem pour celui sur l'agent de la police secrète. Hein?
Mais attention, le pire sont les 40 dernières pages où là on croit assister au discours d'un grand psychotique en phase délirante aiguë. Au passage on notera qu'il n'est plus question du personnage central du livre, Mircea. Il disparait tout bonnement du final du livre. Logique...

J'oubliais aussi les deux mots qui reviennent constamment dans ces 425 pages de souffrance : "papillon" et "jaune". Je n'ai pas compris l'intérêt du papillon et pourquoi l'auteur s'obstinait à tout foutre en jaune.

Les critiques sur le net acclament le style incroyable de Cartarescu. Son style incroyable? Je dirais son style imbuvable moi. Facile de crier au génie quand on ne comprend pas un mot sur deux. Il emploie des mots dont je n'avais jamais entendu parler. Comme s'il s'était lancé le défi de rendre toutes ses phrases complexes. Ou alors c'est le traducteur qui est lui-même parti en total freestyle.

Lire Orbitor c'est comme (tenter de) lire du Lacan : on finit par avoir envie de se loger une balle dans le cerveau
ptitpraince
1

Créée

le 4 févr. 2011

Critique lue 671 fois

3 j'aime

1 commentaire

ptitpraince

Écrit par

Critique lue 671 fois

3
1

D'autres avis sur Orbitor

Orbitor
ptitpraince
1

Un livre qui ferait presque regretter Ceaucescu

Sur le net ce livre est encensé de toute part. A croire que Mircea Cartarescu est un véritable génie de la littérature. Alors deux hypothèses : soit je suis trop con pour voir à quel point Orbitor...

le 4 févr. 2011

3 j'aime

1

Orbitor
TmbM
9

Critique de Orbitor par TmbM

Les voies de l'édition sont impénétrables. Prenez Orbitor. D'abord publié chez Denoël avant de sortir en poche en Folio SF, on est en droit de se demander ce qu'un tel livre fabrique dans cette...

Par

le 4 août 2019

1 j'aime

Orbitor
PolyV
5

Réalité. Halllucination. Rêve

Inbuvable, indigeste. Quel que soit l'aspect sous lequel on aborde cette œuvre, celle-ci pèse et ne peut laisser le lecteur indifférent. Il lui faudra du courage, de l'énergie, de la motivation pour...

le 17 sept. 2016

1

Du même critique

Batman: Arkham City
ptitpraince
5

Arkham City mieux avant

Techniquement il n'y a rien à redire. C'est super beau et la musique est excellente. Le vrai problème c'est l'histoire. On sent que les mecs de Rocksteady ont fait fonctionner la machine à fan...

le 8 juil. 2012

32 j'aime

6

Assassin's Creed
ptitpraince
6

un jour sans fin

Au début on s'éclate à sauter de toit en toit, à se fondre dans la foule, à contrer les attaques. On s'extasie devant les graphismes et on apprécie la jouabilité novatrice. Au...

le 1 mars 2011

31 j'aime

1

Le Bruit des glaçons
ptitpraince
2

un seau à champagne qui mérite un César

Le bruit des glaçons c'est l'histoire d'un seau à champagne. Ce petit seau à champagne rempli de glaçons vit plein d'aventures. Seau à champagne entend des acteurs jouer comme dans du mauvais théâtre...

le 1 sept. 2010

27 j'aime

7