Origine
6.2
Origine

livre de Dan Brown ()

Dan Brown n’a jamais été reconnu pour son style d’écriture, très commun, voire mauvais.
Il a cependant depuis le Da Vinci Code eu le mérite de tenir le lecteur grâce à des histoires haletantes et quasi inventé le thriller « religieux ». Il a souvent écrasé le lecteur moyen d’un bouillis intellectuel à la Wikipedia, mais il faut de tout pour faire un monde.

Reprenant le même personnage principal à de nombreuses reprises, Robert Langdon, l’auteur a toujours refusé que les livres se fassent écho. Après avoir sauvé la planète désormais quatre fois dans des conditions quasi identiques (en grande partie, seul le lieu change d’un livre à l’autre), le héros revient pour un cinquième opus. Après cinq livres identiques, on est plus attentif au contenu. Le style fait toujours pleurer (ou bien encore plus ?), mais surtout, au fil des pages, on s’ennuie, ce qui n’était jamais vraiment arrivé, quitte à se désintéresser de l’histoire. Il semblerait que je ne sois pas le seul à être lassé de Robert Langston ! Dan Brown aussi semble l’être, et cette fois son histoire ne tient pas debout. Il y a 4 erreurs principales :

I) trop de personnages inutiles
Le roi d’Espagne, son fils, les gardes du corps interchangeables, trois dignitaires de différentes églises, le chef de l’armée, le vilain, la chargée de communication, l’ordinateur, et j’en passe, tant de personnages prennent la parole sur des pages et des pages inutiles, à tel point qu’il ne reste pas grand chose pour le héros, Robert Langdon, complètement transparent dans cet épisode, qui s’en serait clairement mieux tiré si l’auteur avait eu l’intelligence de s’en séparer. Ses tirades sur les codes sont inappropriées et insupportables.

II) le personnage féminin
Alors là il y a un vrai problème, pour moi significatif du fait que ce livre est une commande sans âme. Le personnage féminin, toujours central dans les livres de Brown, même s’il a tendance à leur enlever de l’intérêt, est ici une blague intersiderale, une pas drôle à la limite du machisme. C’est bien simple, elle n’est là que pour crier, pleurer, tomber amoureuse, et être décrite comme super bonne dans sa robe moulante fendue qui remonte à mi cuisse. Non mais sans déconner ? Rien que pour elle, le livre mérite ma note.

III) le matériel de base est inintéressant et mal traité
Alors qu’il aurait pu partir sur le trans humanisme, Dan Brown décide de se cantonner à la lutte entre la science et la foi (ce qui a déjà été le cas dans deux de ses précédents écrits, en passant), et cette fois, il a tout faux. Il fait monter la pression pendant tout le premier acte avec un personnage haut en couleurs qui ne veut révéler sa découverte à personne, ce qui ne tient pas debout. Le deuxième acte voit les héros courir dans tout les sens pour trouver le code pin d’un téléphone tout en lançant tout un tas d’idées reçues sur la technologie. Le troisième acte voit le personnage haut en couleurs raconter pendant plus de 60 pages !!! Sa découverte, d’une nullité absolue.
Quand on a un thème aussi nul, on ne joue pas la carte de l’attente.

IV) le méchant
D’habitude on a droit à des retournements de situation. En plus de nous avoir pondu une daube illisible, cette fois ci il n’y a pas vraiment de méchant, tout tombe à plat. L’adversité consiste donc à aller d’un endroit à l’autre et c’est tout. Les questions posées ne servaient à rien. On y répond comme pour combler le vide. Pourtant, même avec ce mauvais thème et cette mauvaise histoire, il y avait des choses à faire en se concentrant sur le robot...

En conclusion, Dan Brown est tombé au niveau du roman de gare. Toujours la même histoire, avec les quasiment les mêmes personnages et les mêmes artifices narratifs. En plus de se répéter, le matériel n’a ici aucun intérêt. En passant, écrire un bouquin sur là passation de pouvoir espagnole en 2017 dont l’histoire a lieu entre Madrid et Barcelone sans parler de l’indépendance, c’est une faute grave

Jb_tolsa
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le 10 janv. 2018

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