Les bagues...


Elles ont une très grande signification dans le monde de la NBA, celle synonyme d'être champion, but ultime pour tout joueur drafté, et on ne compte plus le nombre d'immenses joueurs sans titre (John Stockton, Karl Malone, Charles Barkley, Pete Maravich...) et ceux prêt à tout pour en avoir, même à passer pour des catins (n'est ce pas Durant ?).


Phil Jackson lui, en a gagné 13, 2 en étant un joueur de devoir au Knicks, aux côtés de vedettes comme Walt Frazier ou Willis Reed, puis 11 comme coach, 6 avec la dynastie Bulls emmené par Michael Jordan, puis 5 avec les Lakers, d'abord avec Shaq en joueur dominant, puis Kobe Bryant en franchise player.


M'enfin, Phil Jackson reste tout de même une sacrée énigme, role player assez correct, immense coach qui aura basé ses succès sur la philosophie du triangle et piètre dirigeant, où sa présidence chez ses knicks reste un échec pathétique.


Néanmoins, Phil Jackson et son héritage restent passionnants, il a été un élément majeur de la NBA depuis la fin de l'ère Bill Russell, c'est à dire la fin des années 1960, alors que Jabbar s'apprêtait à tout exploser pour laisser la place successivement à Docteur J, Earl Monroe, Moses Malone, Magic, Bird, Jordan, Malone, Shaq, Duncan et maintenant Lebron James. Tant d'années, de joueurs, d'équipes, d'histoires fabuleuses et surtout de matchs et actions mémorables, et il en a été témoin, et c'est ce qu'il raconte.


Evidemment, l'oeuvre est intéressante si de base on aime le basket et la NBA, et qu'on se passionne aussi pour son histoire et le jeu en question. C'est sur ce point-là que le bouquin de Jackson vaut son pesant en cacahuette, sur l'évolution du jeu et le regard du public. Par son prisme on voit les différents stades par lesquels la NBA est passée, des pivots dominants aux tirs à 3 points à outrance, en passant évidemment par les superstars et comment on construit une équipe autour d'eux, tout en faisant bien attention à ne pas en devenir prévisible et en impliquer les coéquipiers, le principe du triangle qui sera la base des succès collectifs de Michael Jordan.


Un principe qu'il doit d'ailleurs à son assistant Tex Winter, souvent oublié dans les débats. Il y évoque ses méthodes, parfois axées autour de la philosophie, du bien-être, de la lecture et d'une forte dimension spirituelle, inspirée des amérindiens, mais surtout, on découvre un vrai homme passionné par le jeu. Tout y passe, des difficultés à mettre en place des systèmes (et c'est là que sa philosophie et son rapport avec les joueurs rentrent en compte) ou gérer les égos, aux succès en passant par le chemin pour reste aux sommets ou les échecs. C'est intéressant aussi la vision de la NBA en 1967 lorsqu'il commençait, en comparaison à celle de maintenant. On peut d'ailleurs le citer avec un extrait très révélateur et qui donne à réfléchir sur l'évolution du basket, mais aussi du sport :


"Aujourd’hui, le basket s’est transformé en une industrie de plusieurs milliards de dollars, avec des fans dans le monde entier et une machine médiatique sophistiquée qui diffuse tout ce qui se passe sur et en dehors des parquets, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. La conséquence malheureuse de tout ceci est une obsession du statut de superstar dictée par le marché, qui caresse l’ego d’une poignée de joueurs et fait des ravages sur ce qui attire en premier lieu la plupart des gens vers le basket : la beauté intrinsèque du jeu."


Néanmoins, l'oeuvre est loin d'être parfaite, elle se révèle notamment trop sage et les mots de Jackson ne semblent pas toujours en adéquation avec l'univers impitoyable de la NBA. Les grandes lignes du bouquin sont connus si on est un minimum intéressé par ce sport, que ce soit les rapports entre les stars, surtout Kobe, ceux de Jordan etc. De plus, l'écriture est assez simple, même trop, on ne ressent pas toujours la forte dimension qui ont entouré ses succès et échecs, ce qui est dommage. On pourra tout de même savourer quelques anecdotes, notamment sur l'ère Jordan puis celle des Lakers, mais aussi sur Jackson, que ce soit l'homme, le joueur ou le coach.


Finalement c'est un livre plutôt intéressant même si on reste sur notre faim malgré quelques failles dans sa personnalité ou sa carrière, Phil Jackson reste un homme et un sportif passionnant, par ce qu'il a accompli et comment il l'a fait.

Docteur_Jivago
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le 10 juil. 2017

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Docteur_Jivago

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