Rebecca
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Rebecca

livre de Daphné du Maurier (1938)

Maxim de Winter, récemment veuf, se remarie avec une jeune femme qui nous raconte comment la présence fantomatique de Rebecca, la précédente épouse, impacte son quotidien à Manderley.


Classique de la littérature moderne, on comprend sans aucun mal pourquoi il avait fasciné en son temps le grand Hitchcock. L’histoire, une relecture de Jane Eyre apparemment, est excellente. Nous baignons tout du long dans un gothisme moderne qui, hélas, n’a peut-être pas très bien vieilli (en témoigne l’adaptation de 2020 mais nous en reparlerons). Enfin, selon des critiques modernes, parce que je ne vois absolument pas pourquoi on ne peut pas garder l’amour platonique/pudique des personnages principaux, mais bon…
En fait, si je trouve l’histoire d’amour très mignonne, ayant ce côté parfaitement décalé dans ses touches romantiques (tu m’étonnes que l’héroïne doute de l’amour de son mari, vu comment s’est passé la demande en mariage), ce que je trouve qui n’a pas très bien vieilli est le côté paternaliste de Maxim et celui gauche de notre héroïne. Je m’explique : tout du long, Maxim fait des remarques à sa femme et ne semble jamais comprendre quand elle lui fait une remarque ou essaye de lui expliquer son point de vue (en plus de la différence d’âge flagrante entre les deux, il a parfois un côté paternel très déstabilisant et un peu malsain). Il n’y a que à la fin où il semble tenir compte de son avis mais en même temps, vous comprenez, il est complètement désœuvré à partir de la découverte du bateau. Quant à l’héroïne, son côté tellement gauche en devient presque affligeant, surtout quand elle se fait avoir comme une idiote par Mrs. Danvers au bal. Sans rire, la cocotte ne se pose pas de questions lorsqu’elle lui conseille un costume alors qu’elle a passé le livre à se dire qu’il y avait quelque chose d’haineux à propos de Danvers envers elle ? Et alors que leurs relations se sont probablement encore plus ternies après l’incident avec Favell ?
Championne !!!! Non, pour le coup, elle a bien mérité de tomber dans le panneau à ce moment-là.
Mais bon, comme son parcours est la transformation d’une jeune fille mal dans sa peau à une femme forte et indépendante… tu te dis que ça passe pour l’époque mais que ça doit être compliqué à adapter aujourd’hui.
Dans l’ensemble, c’est un excellent classique (je sens que je me répète), avec des touches plus ou moins féministes (plus ou moins à cause du côté un peu malsain de leur relation) et je ne fais pas cette critique parce que je pense que je peux apporter quelque chose de plus à l’analyse de ce livre mais parce que je suis curieuse de voir comment un classique peut être adapté.
Or, avec la version de Hitchcock et celle de 2020, nous avons deux bons exemples d’adaptation.

Créée

le 15 nov. 2020

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