Qu’on se le dise : à une ou deux déceptions près, j’ai toujours adoré les romans de Franck Thilliez. Malheureusement, je n’ai pas réussi à m’immerger correctement dans celui-ci. La plume de l’auteur reste sympathique, mais on ne peut pas dire que j’ai été happée par l’intrigue comme c’était pourtant le cas avec ses autres livres.
Je m’attendais, à un début accrocheur -le genre qui nous pousse à rester scotché au livre jusqu’à la dernière page- pourtant ici, j’ai trouvé l’introduction assez longue, et peut être trop explicative par moments. Évidemment, le fait de ne pas ressentir d’affection particulière pour les personnages, surtout Abigaël, a du jouer !
D’autre part, si je reconnais le travail de documentation qu’a effectué Franck Thilliez, notamment sur le sujet du sommeil et de la narcolepsie, je m’avoue un peu déçue malgré tout. Ce que j’aime en général dans ses romans, c’est la manière dont il vulgarise des faits scientifiques, souvent pointus. Ici, le thème de la narcolepsie était une bonne idée, qui aurait mérité d’être bien davantage exploité selon moi !
Le style de l’auteur m’a également fait défaut : pas de frissons et de suspense incessant pour moi dans Rêver, alors que j’apprécie d’ordinaire l’atmosphère angoissante qu’il sait mettre en place dans ses romans.
On ne suit pas la chronologie classique et ça, c’est le genre de chose qui me pose clairement problème ! On va donc accompagner Abigaël de décembre 2014 à juin 2015, en alternant entre ces deux périodes. Même si les allers-retours dans le temps sont clairement signalés par une frise temporelle à chaque début de chapitre, j’ai trouvé que c’était un vrai casse-tête de s’y retrouver… Car à cela, il faut ajouter les chapitres qui jouent entre la perception du rêve et de la réalité : eh oui, Abigaël étant narcoleptique, elle n’est jamais certaine que ce qu’elle vit se passe dans sa tête ou pas ! Vous imaginez mieux le bordel dans la tête du lecteur maintenant ?
Enfin, l’ensemble du roman m’a paru peu crédible. Déjà, est ce qu’une psychologue souffrant de narcolepsie serait vraiment autorisée à travailler comme consultante sur une affaire criminelle ? Pas sûre… Même Freddy, le fameux kidnappeur, et ses motivations, ne m’ont pas convaincue ! Les ramifications de l’enquête en cours et du drame personnel de l’héroïne sont trop complexes, on a la nette impression que Thilliez a fait dans la surenchère…
Rêver reste un thriller plutôt déroutant, jusqu’à la fin. Pour moi, ce fut une lecture longue, dont je ne retiendrai que la trame invraisemblable et les révélations prévisibles plusieurs chapitres à l’avance (en général, c’est quand même mauvais signe non ?). Déception est donc le mot d’ordre pour cet opus là, ce qui ne m’empêche pas d’attendre, malgré tout, le prochain Thilliez avec impatience, dans l’espoir de retrouver la magie de ses premiers écrits !
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