Le paradis, c'est la vie.
Aujourd'hui lecteur assidu de King, j'ai choisi de le découvrir en commençant par ses plus grandes œuvres, à savoir The Shining, Différentes Saisons, Cujo, etc. Revival sera donc mon deuxième roman de l'auteur paru après ma naissance, avec Docteur Sleep (très décevant, au passage) !
Terriblement alléchant aux premiers abords, étant grand fana de bon vieux rock et l'intrigue tournant autour de la vie d'un guitariste junkie, on se retrouve très vite happé par l'écriture fluide, captivante et riche en détails du maître, comme toujours. On est donc plongé dans une chouette histoire de vie, ponctuée de drames, de moments de bonheur, et de périodes sombres. Bien que nettement plus compatissant et doux avec ses personnages, King nous offre une intrigue inventive et implicitement très sombre, tournant autour d'un pouvoir inexplicable, qu'un pasteur sans foi et bricoleur cherchera à contrôler toute sa vie. Tous les moyens sont bons pour nous faire comprendre que ce pouvoir dépasse complètement l'entendement humain, et que ne pas s'y préoccuper reste la meilleure chose à faire.
En opposition à un méchant Simetierre où l'horreur est omniprésente et nous ronge l'esprit jusqu'à la fin du bouquin, Revival est plus fourbe, la réflexion est plus lente à se mettre en place, plus recherchée, et l'épouvante est plus insinuée. Il faut attendre le grand final, légèrement prévisible comme souvent (mais bien trop brâné pour nous pauvres mortels), pour qu'on se dise "voilà, LA on y est !!".
Un très bon bouquin, sans être un très bon Stephen King. Le maître est nettement moins abrupte, le vocabulaire est moins intelligemment vulgaire, les connotations employées sont moins incisives que dans l'apogée de sa gloire, mais le style et l'inventivité y sont. Parfait pour commencer à découvrir la richesse de son oeuvre, avant de se jeter à corps perdu dans le grand King des années 80, ce que je conseil sans détour.
"Il y a une porte dans le mur. Vous ne pouvez pouvez pas la voir. C'est une porte couverte de lierre. Le lierre est mort. Elle attend de l'autre côté, au-dessus de la ville détruite. Au dessus du ciel de papier.
Pas celle que vous voulez."
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