J'ai abordé la lecture du dernier roman de Delphine Le Vigan avec un peu de crainte. Je n'avais pas vraiment aimé "No et moi" (du coup j'ai fait l'impasse "des heures souterraines") et la rumeur disait que c'était LE roman de la rentrée.
Disons-le tout net, j'ai vraiment apprécié "Rien ne s'oppose à la nuit" qui n'est sûrement pas un chef d'oeuvre de la littérature mais qui procure un plaisir de lecture immense.
Sur un sujet largement traité dans la production romanesque, le portrait d'une mère récemment décédée dont la fille, en fouillant, enquêtant, questionnant, va relater, au plus près de la vérité, la vie, Delphine Le Vigan arrive à nous passionner.
Il faut dire que le texte, d'un écriture simple mais efficace, est rudement tordu. L'auteur nous parle donc de sa mère, mais aussi d'elle, de ses doutes, de ses peurs de blesser sa famille avec des révélations, des secrets enfouis qui, ici, se succèdent de chapitre en chapitre, attrapant le lecteur pour ne plus le lâcher. L'histoire de Lucile, la mère, est tellement stupéfiante, que l'on pense que c'est du roman (mot mentionné sous le titre), mais constamment Delphine Le Vigan, nous ramène à la réalité de sa vie et de l'écriture de son livre, nous convainc de la véracité des faits et le trouble naît. Vrai ou inventé ? Et jusqu'au bout, elle nous emmène au bout de son histoire, multipliant les révélations et entrebâillant des portes, laissant entrevoir d'autres secrets non révélés. Et prouesse ultime, la fin du livre, vraiment émouvante, est arrivée à me surprendre encore.
Retrouvez la critique sur le blog
http://sansconnivence.blogspot.com/search/label/Livre
pilyen
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 31 déc. 2011

Critique lue 1.7K fois

9 j'aime

1 commentaire

pilyen

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

9
1

D'autres avis sur Rien ne s'oppose à la nuit

Rien ne s'oppose à la nuit
BibliOrnitho
9

Critique de Rien ne s'oppose à la nuit par BibliOrnitho

Delphine de Vigan écrit sur sa mère. Un texte qui s'ouvre et s'achève avec la mort de Lucile parvenue au bout du chemin, qui ne désire pas aller plus loin mais au contraire de mourir vivante...

le 20 juin 2012

23 j'aime

Rien ne s'oppose à la nuit
Elise_Trukovics
9

Allo Maman bobo

Il faut avouer que parler de sa mère est un sujet galvauder, beaucoup d'écrivains couchent sur le papier leurs sentiments à l'égard de leur maman. Comme si la mère, plus que le père portait en elle...

le 5 août 2016

20 j'aime

3

Rien ne s'oppose à la nuit
babouchka
4

Se situer dans la lignée d'Angot...

Rien ne s'oppose à la nuit se lit d'une traite, avec avidité je dirais. Pourtant un lourd sentiment de malaise s'installe vite: on est dans du voyeurisme pur. Je ne pouvais m'empecher de me dire: si...

le 10 janv. 2012

17 j'aime

6

Du même critique

Habibi
pilyen
4

Bibi n'a pas aimé

Il y a des jours où j'ai honte, honte d'être incapable d'apprécier ce qui est considéré comme un chef d'oeuvre par le commun des mortels. A commencer par mon libraire spécialisé BD qui m'a remis...

le 31 déc. 2011

34 j'aime

7

Grand Central
pilyen
3

Grand navet

J'ai vu le chef d'oeuvre de la semaine selon les critiques. Hé bien, ils se sont trompés, c'est un navet et un beau ! Cette fois-ci, ils ont poussé le bouchon tellement loin qu'ils risquent d'être...

le 28 août 2013

25 j'aime

18

Les Fantômes d'Ismaël
pilyen
3

Parlez-vous le Desplechin ?

Je le dis d'emblée, je n'ai jamais été fan du cinéma de Mr Desplechin. "Les fantômes d'Ismaël" confirment que je ne parle pas et ne parlerai jamais le "Desplechin" comme se plaît à dire le...

le 18 mai 2017

24 j'aime

1