La déchéance d'un proche représente un drame, et il s'avère bien difficile de la décrire, sans tomber dans la trivialité, le glauque, voire le sordide. Ce roman, tout au contraire, est porteur d'une grande sensibilité, en restant assez pudique. L'auteure montre le courage de sa mère pour aménager sa perte d'autonomie, les efforts que sa famille peut faire, après les difficultés sociales qu'elle a pu connaître. Ce cycle d'aléas, de petits bonheurs et de grands moments de difficultés est exposé avec ses vagues à l'âme, ses pauses et respirations.
J'ai eu du mal à me convaincre d'ouvrir ce livre, l'appréhension était forte, en raison d'une expérience récente délicate. Les descriptions sont assez fines, même si cette autobiographie familiale reste dure à découvrir.
Cela a bien fait écho en moi avec le livre cité dans celui-ci, L'Intranquille, où, dans un entretien, l'artiste Gérard Garouste fait état à une journaliste de ses problèmes médico-sociaux, assez lourds. Et le titre me rappelle une chanson forte, également.
C'est un bon livre, qui peut permettre d'exorciser le départ d'un membre proche de sa famille ; mais il reste à utiliser avec précaution.