Ceci n'est PAS une histoire d'amour
Avant toute chose, je tiens à préciser que Roméo et Juliette est une œuvre surestimée dans l'univers de Shakespeare. Pour moi, ça ne vaut pas le roi Lear. Mais étant loin d'être une spécialiste, je ne m'étendrai pas sur le sujet et vais plutôt me pencher sur un thème qui me tient à cœur.
Non, cette satanée pièce n'est pas une histoire d'amour.
Alors oui, on a deux "two star-crossed lovers", c'est-à-dire deux amants dont l'histoire est compromise par la présence de forces extérieures.
Mais cette histoire est surtout celle de la haine entre deux familles, une haine qui pousse jusqu'à l'absurde, et de la connerie de deux gamins amoureux (@DenisJ m'ayant fort justement précisé que la notion d'adolescence n'existait pas chez Shakespeare. Mais bon, ça reste des gamins :p) un peu... précipitamment, disons.
La preuve, DEUX JOURS avant de rencontrer Juliet, Romeo était "fou amoureux" d'une femme du nom de Rosalind (la cousine de Juliet me semble-t-il) qui avait fait le serment de ne jamais se marier. Deux jours après il se tape Juliet. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il sait aller de l'avant, ce mec.
D'aucuns me rétorqueront que ce qui fait la "beauté" de l'histoire de Romeo et Juliet, c'est justement la soudaineté de leurs sentiments et le tragique de leur mort.
Perso, je les trouve juste très, très cons. Et je ne pense pas que Shakespeare ait spécialement voulu qu'on les prenne en pitié. Juliet, peut-être, mais certainement pas Romeo.
Donc, non. Ce n'est pas une histoire d'amour. Ça dépeint certains aspects de la connerie humaine (et ce n'est pas la seule pièce de Shakespeare à le faire, d'ailleurs) avec une conclusion tragique sur deux adolescents supra cons qui n'ont pas eu la chance de pouvoir prendre conscience de l'impact de leurs actions.
Ça n'en reste pas moins une chouette pièce, s'entend. En anglais, elle est merveilleuse à lire.