Ce volume des « Annales du Disque-Monde » nous entraîne dans une aventure basée sur un thème de science-fiction : le voyage dans le temps. Bien entendu, ce voyage est initié par la magie. Lancé à la poursuite d’un dangereux assassin, Vimaire et ce dernier sont projetés dans le propre passé du commissaire, rejouant un épisode capital de l’histoire d’Anthk-Morpok. Vimaire va prendre la place d’une figure légendaire du Guet et, se retrouvant face à lui-même, jeune, parfaire son éducation policière. Bien entendu tout cela ne se déroule pas sans problèmes, affrontements, péripéties, situations cocasses et autres interrogations sur l’Histoire et sa pérennité.
Ronde de nuit est sans doute l’un des plus beaux romans écrits par Pratchett, l’un des plus déroutants aussi parce qu’il détricote puis retricote l’histoire du Disque-monde, offrant également des éclairages nouveaux sur certains personnages apparus au fil des différents volumes de ses annales. Si l’humour est omniprésent, l’auteur aborde surtout des questions profondes, s’interrogeant sur les destins individuel et collectif, sur la capacité d’un homme à changer le cours des événements, à regarder qui il est, à se retourner sur son passé. Sans doute l’auteur y a-t-il mis beaucoup de questions et d’éléments personnels, tant le style développe des registres lyrique et pathétique. On sent derrière la plume, l’homme qui jette un regard affectueux, mélancolique et lucide sur sa vie. Cela lui permet de dresser des portraits nuancés des différents protagonistes de ce récit, mais aussi de jouer avec les contrastes, en montrant les évolutions de chacun (notamment de Vimaire et de Vétérini), les changements intervenus dans la ville et dans le Guet.