"Aujourd'hui je suis reine. Autrefois, j'étais libre"

Je ne connaissais pas cette oeuvre avant de me rendre hier soir au théâtre du Ranelagh à Paris. Et je ne l'ai pas regretté un instant. Les comédiens et la mise en scène étaient superbes : justes, émouvants et captivants.

Cette pièce de Victor Hugo nous plonge dans l'Espagne du 17ème siècle. L'intrigue est menée par un personnage disgracié de la cour, Don Salluste, qui essaie de se venger de celle qui est à l'origine de sa situation : la Reine. Pour lui faire du mal, il met en place un plan machiavélique : la pauvre reine déjà frappée par l'ennui et la solitude devra affronter un forfait plus terrible : celui de l'amour trahi. Ruy Blas, le valet de Don Salluste, est le pivot de cette vengeance et pour cela accède à une ascension sociale des plus remarquables. Il se distingue à son nouveau poste par de très grandes valeurs et compétences.

Je recommande donc vivement à la fois le récit et la pièce du théâtre du Ranelagh, si vous en avez l'occasion.

Je n'en dis pas plus sur l'histoire qui mérite d'être découverte. Je voulais simplement partager un passage qui est un de mes préférés ; lorsqu'un simple laquais donne une leçon à des ministres corrompus et négligents, c'est à la fois un régal et si contemporain...

Ô ministres intègres !
Conseillers vertueux ! Voilà votre façon
De servir, serviteurs qui pillez la maison ! Donc vous n'avez pas honte
et vous choisissez l'heure, L'heure sombre où l'Espagne agonisante
pleure ! Donc vous n'avez ici pas d'autres intérêts Que remplir votre
poche et vous enfuir après ! Soyez flétris, devant votre pays qui
tombe, Fossoyeurs qui venez le voler dans sa tombe !