Fiche technique

Auteur :

Jean-Paul Curnier
Genres : Aphorismes & pensées, Poésie, EssaiDate de publication (pays d'origine) : 1996Langue d'origine : Français

Éditeur :

La Lettre Volée
ISBN : 9782873170493

Résumé : C’est une suite enchaînée de formes brèves, en éclat, traitant de l’allégement, de l’abandon de soi, de la fuite hors de soi et cherchant l’évidence d’un partage du sens, la supposant par principe. Au fond, ce dont il s’agit, c’est d’une tentation. Une tentation à la fois impossible et nécessaire: celle de passer au delà de ce que nous savons de nos drames intimes pour retrouver le goût de l’inconnu, de l’enthousiasme pour ce qui advient. Ici cette tentation se trouve un chemin: celui d’admettre le désarroi devant l’inconnu comme source d’enchantement, et la banalité de nos drames intimes comme le résultat d’une illusion têtue. Une manière d’abandonner les prétentions de la raison dans des affaires qui de toutes façons ne sont pas raisonnables et encore moins maîtrisables. Bonheur des drames, encombrement de la solitude, éloge de l’idiotie, dédoublement de toute certitude en son contraire…: à première vue on pourrait y voir un jeu de paradoxes appliqué aux affaires sentimentales et s’appliquant à renverser ce qui passe pour le fond le mieux partagé des malheurs intimes de l’humanité. Mais le paradoxe n’est pas ici une fin en soi, un procédé comique ou une fantaisie intellectuelle; il a pour fonction de rétablir l’ambivalence obstinée des aventures humaines afin de passer au delà des illusions toujours recommencées et toujours condamnées à échouer au même endroit: dans la blessure, la plainte romantique et le ressentiment. Ces textes cherchent le rire. Un rire particulier: un rire de soulagement en quelque sorte qui n’est ni le rire nerveux ni celui de la moquerie ou du clin d’œil, mais celui que pourrait déclencher l’évidence d’un monde neuf à l’intérieur même de ce que nous tenons comme la fatalité immémoriale du chagrin et de l’amertume. Le rire de celui qui, étant passé par la fin avant de commencer, n’aurait plus rien à redouter de la désillusion, et pourrait même se prendre à l’aimer; comme une péripétie de sa propre humanité, un signe bienvenu de sa candeur retrouvée.