Sérotonine raconte à la première personne la vie de Florent-Claude Labrouste - un ingénieur agronome blasé de 46 ans - qui se laissera gagner d'années en années par la dépression à mesure des événements privés et professionnels qui viendront le heurter. La réflexion personnelle du narrateur intimement liée à ces événements le poussera in fine à la prise d'un puissant antidépresseur appelé Captorix ayant comme effet immédiat le maintien fonctionnel de son état physique (dû notamment à la production de sérotonine) mais comme effets secondaires le manque de libido ou encore le manque de désir au sens extra large du terme.


Dans ce septième roman Michel Houellebecq explore longuement à travers le narrateur la notion du désir et son évolution au fil de l'âge. Conscient au commencement de la vie d'adulte ce désir va ensuite se loger dans l'inconscient (à mesure des actes manqués auxquels le narrateur sera confronté de type amoureux ou professionnel) pour finir sa course dans l'inexistant bien aidé par la prise orale d'un petit comprimé blanc - ovale - sécable.


En toile de fond le roman tisse une France à deux vitesses : celle des grandes villes s'adaptant plus vite aux enjeux économiques d'un libéralisme omniprésent et celle des espaces périurbains et campagnards dont les moyens limités ne permettent pas une reconversion rapide et optimale afin d'absorber sans fracas les grandes décisions politiques prises à Bruxelles - leurs impacts ayant pour conséquence de renforcer un peu plus la fracture sociale poussant certains acteurs vers l'irréversibilité des actes (Aymeric d'Harcourt-Olonde).


Houellebecq se veut critique envers les dirigeants politiques français qu'il condamne devant l'effacement progressif du savoir faire national au profit d'un savoir faire européen engendrant le démantèlement de certains secteurs historiques notamment celui de l'agriculture.

QuentinLousberg
7
Écrit par

Créée

le 30 janv. 2019

Critique lue 199 fois

Critique lue 199 fois

D'autres avis sur Sérotonine

Sérotonine
BrunePlatine
4

Pervers pépère

Je referme écoeurée ce roman à la page 222. Non seulement il est ennuyeux, déprimant, inintéressant dans son propos mais, comble de l'indécence, d'une ambiguïté malsaine, au fond vraiment...

le 13 mars 2019

27 j'aime

36

Sérotonine
MonsieurBain
9

Voyage au bout de la nuit...

À peu près personne aujourd'hui n'a besoin d'être informé de la superficialité globale du discours médiatique contemporain, d'ailleurs cela est d'autant plus exact pour ce qui est des lecteurs de...

le 5 janv. 2019

27 j'aime

21

Sérotonine
Motherfuck
7

Oui

C'est bien Houellebecq, sur l'échelle de Richter c'est toujours un petit séisme, et chacun de ses livres fait toujours le même effet, c'est navrant et délicieux, je dirai 3/10 sur l'échelle de...

le 11 févr. 2020

23 j'aime

5

Du même critique

La Serpe
QuentinLousberg
6

Critique de La Serpe par Quentin Lousberg

Dans La Serpe Philippe Jaenada remonte ce qu'il fait de mieux : le temps. Au fil des pages l'auteur va passer au crible tous les faits tangibles et intangibles qui entourent de près ou de loin un...

le 14 janv. 2019

Une mort qui en vaut la peine
QuentinLousberg
7

Critique de Une mort qui en vaut la peine par Quentin Lousberg

Une mort qui en vaut la peine nous plonge dans l'univers plus que précaire d'une fratrie américaine de Géorgie (Jewett) dont la quête du bonheur intimement liée à l'abondance financière se fera non...

le 2 déc. 2018

Le Soleil des Scorta
QuentinLousberg
6

Critique de Le Soleil des Scorta par Quentin Lousberg

Le Soleil des Scorta nous transporte dans une petite ville italienne des Pouilles appelée Montepuccio où le lecteur prendra conscience du temps qui passe (de la fin du 19e siècle à nos jours) et de...

le 26 sept. 2018