Simplicité d’écriture, qui aurait pu être touchante et authentique, mais en fait non.
Seul point positif à mon sens, l’atmosphère poussiéreuse, l’humidité oppressante, d’une petite ville de Géorgie, l’étroitesse d’esprit de sa population terrorisée : plutôt bien retranscrits. La 2nde guerre mondiale patente qui traumatise l’inconscient collectif et catalyse cette désespérée chasse aux sorcières. Des colorations, des thèmes qui, exploités correctement, auraient constitué des ingrédients certes convenus mais nécessairement intéressants.
Les protagonistes sont peu fouillés et dépourvus de toute substance : les femmes sont toutes anémiques ou folles, les hommes impuissants et résignés. Jamais nuancés.
Le héro lui-même : 600 pages au cours desquelles il grandit, sans toutefois jamais évoluer ; subi, presque toujours résigné. Jamais transcendé.
J’aurais aimé sentir l’enfant angoissé, l’homme brisé, l’écrivain damné ; assister à sa vaine errance, à son obscure croisade, à sa déchéance tourmentée mais surtout à sa révolte.
Quant au final, l’auteur préfère commodément tuer son assassin, 2 pages après que son identité a été révélée, ne lui laissant qu’une seule et insignifiante réplique finale. Se dispensant ainsi d’expliquer, de confronter et de se livrer à l’exercice qu’il semble pathologiquement fuir durant tout le roman : approfondir.
Aucune psychologie, aucune profondeur. Une fin bâclée et prévisible, qui dénoue grossièrement une intrigue à peine complexe : 2 meurtriers potentiels…
Peut-être cette longue (30 ans), pauvre et morne enquête n’était-elle pas l’intérêt du livre, mais en ce cas, je peine à réellement voir ou il réside.
En somme, une relative longue critique pour un livre qui pourtant ne m’inspire que 3 mots : redondant, creux, inefficace.