Soif
5.9
Soif

livre de Amélie Nothomb (2019)

Amélie Nothomb est titulaire d'une charge dans le paysage littéraire français et à cette charge est attachée une prébende annuelle non négligeable. Dommage que cette prébende ne tombe cette année qu'en numéraire puisque la littérature s'en trouve cette fois peu enrichie.


Je n'ai pas pour habitude de me prélasser dans la critique facile de la littérature consumériste, mais la publication de Soif ne peut s'expliquer autrement.


Nothomb et le Christ, voilà une réclame qui ne pouvait qu'aguicher le chaland-lecteur, je ne reproche pas aux éditions Albin Michel de placer congrûment ses vedettes, je regrette en revanche qu'ils acceptent de publier n'importe quoi. Merde, je n'ai pas de temps à perdre en confinement !


Soif n'est pas subversif, il n'est pas séditieux non plus et il n'est certainement pas provocant. Tant mieux ; il se serait probablement trouvé des adeptes du sensationnalisme niais pour consacrer un texte franchement médiocre.


Amélie Nothomb prend des libertés avec les Évangiles. On ne peut certes pas reprocher à une auteure de prendre des libertés, mais encore faut-il en théologie savoir marcher avant de courir n'importe où. C'est à croire qu'elle se soit contenté des quelques réminiscences de son catéchisme d'école primaire pour s'en tenir à des lieux communs pareils, pour galvauder à ce point une hétérodoxie déjà bien éculée et pour faire soliloquer son personnage messianique sur des strophes d'une inanité telle qu'elles en arrivent à faire passer l'Évangile selon Saint Jean pour une bulle de savon.


Ce titre, clef de voûte de la maigre réflexion hiératique de l'auteure, suffisait à lui seul. Il aurait pu, au mieux, faire l'objet d'une note dans l'un de ses carnets littéraires, biffée après relecture et rebiffée après une lecture sérieuse de la Bible.


Style faible (ce qui est loin d'être habituel chez Nothomb), vacuité du texte, idées sottes. Je remercie Jésus de n'avoir caqueté que sur si peu de pages.

Motherfuck
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le 21 mars 2020

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Motherfuck

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