Pas grand chose à dire d'autre sur cette énième suite philosophique de l'Extension du Domaine de la Lutte (ce que sont finalement tous les Houellebecq sauf La Carte et le Territoire) d'autre qu'elle est la moins réussie du lot.
Qu'ajoute t'il à sa description du malaise de l'homme (mâle blanc cis-hétéro des classes moyennes à supérieures plutôt intellectuelles comme dirait un sociologue ou sjw) ? Pas grand chose à vrai dire, si ce n'est qu'à force de se sentir mal, et ses plans hédonistes basés sur l'échangisme (les Particules Élémentaires) ou le tourisme sexuel (Plateforme) ayant échoué, il pourrait, paresse à séduire ses égales et intérêt bien compris aidant, céder aux sirènes d'un retour à la patriarchie (avec de la polygamie en prime), dont l'islam ne sert ici que d'excuse. Et n'ira en tout cas certainement pas risquer son confort pour y résister. Un propos finalement bien plus insultant pour l'homme occidental (et la femme qui elle aussi y résiste peu) que pour le musulman.
Le personnage central, encore plus amorphe et mélancolique que le héros houellebecquien moyen, ne servant ici qu'à faire de l'exposition du contexte improbable de cette fable (où un parti islamiste remporterait la présidentielle) auquel l'auteur lui même ne semble pas croire, puis de cette tendance, d'abord chez d'autres puis en se montrant tenté lui même, le reste de son rôle se résumant à être un prétexte à remplissage, ici en évoquant les œuvres de Huysmans (ce qui on me dira est toujours mieux que la citation de pleines pages de wikipedia d'un livre précédent).
Enfin certainement le roman le moins intéressant qu'Houellebecq ait produit, si les raisons pour lesquelles il a été le plus critiqué (ou loué à l'extrême droite) ont très peu à voir avec son vrai propos.