Le français est correct, le style sans intérêt, l'histoire (la petite comme la grande) un peu fadasse, le héros sans charisme subit passivement les événements et l'auteur semble ne prendre le parti de rien.
Un bouquin sans épaisseur, sans propos, sans originalité autre que le postulat - rafraîchissant, cela dit - d'une gouvernance islamique.
A côté de ça, on a la très désagréable sensation de deviner derrière chaque ligne de ce roman un Michel Houellebecq en train de frimer, tantôt parce qu'il semble très fier d'une sorte d'érudition, tantôt parce qu'il semble très fier de ses sortes d'effets de style. Or, moi, quand je lis un roman, j'aime bien oublier l'auteur. Ou alors, il faut qu'il ait du génie. Et là, non, on peut pas dire.
Cela dit, le bouquin se laisse lire, sauf vers la fin, qui est longuette et pénible. C'est déjà pas mal et c'est mieux que 95% des bouquins. L'enchaînement des événements politiques manque vraiment d'épaisseur, de fond et, à mon avis, de travail. L'auteur semble en outre imaginer que les responsables politiques disposent d'une conscience politique, ce qui est mignon mais nuit un peu, justement, à la crédibilité de l'histoire.
J'ai ri à plusieurs reprises, de très bon cœur. L'intégration de Jean-François Copé, de François Hollande et de François Bayrou au roman est une excellente idée : ces passages sont agréables à lire et amusants.
Les passages qui se veulent selon toute vraisemblance provocateurs, sur les aventures sexuelles et la vision des femmes du narrateur, sont dénués d'intérêt. C'est éculé, grossier, à peu près gratuit et ça ne choquera que ceux qui vivent encore dans les années 60.
Il faudra quand même quand même qu'on m'explique pourquoi ce livre fait polémique, puisqu'il ne tient aucun propos.
C'est un roman de gare original, pas trop mal écrit, pas transcendant, d'un auteur sans doute doué mais apparemment un peu fainéant. Résultat moyen, du coup.