Stalker c'est d'abord et avant tout - pour moi - le superbe film d'Andreï Tarkovski. C'est avec enthousiasme que je me suis jeté sur le pique-nique. Bon, c'est plutôt mal écrit, l'ensemble manque de finesse, pourtant j'ai bien aimé, n'ayant pu m'empêcher de comparer au film.
- Le tempo du livre est assez soutenu alors que le film - onirique il est vrai - fait la part belle à ce qu'un spectateur impatient pourrait appeler "une métaphysique de la lenteur".
- Le livre m'a permis de mieux comprendre "la zone". Cette dernière, confinée au centre du film, apparaît davantage comme le non-lieu fantasmagorique de l'être humain. Ça se lit comme un mélange de Kafka et de Bukowski, pas pour l'écriture mais pour l'esprit: la maîtrise n'est pas dans les pouvoirs mais dans les règles.
- de l'humour dans le choix des noms propres, ainsi que dans certaines réparties. Humour totalement absent de l'adaptation.
En somme, si je n'avais pas vu le film je pense que je n'aurais pas apprécié le livre (surtout les dernières lignes rédigées à la hussarde), mais là du coup - et comme je suis dans une période très indulgente - je l'ai lu d'une traite et avec plaisir.
Je ne regrette pas: il est bon de connaître les deux.