Il est des livres largement médiatisés que l'on regrette vite d'avoir acheté pour passer ce qui aurait dû être un bon moment, un moment de reviviscence qui n'aura jamais finalement lieu. L'écueil principal de ce livre de Giordano est que l'on n'y croit pas un seul instant. Un ramassis de niaiseries qui feraient pâlir Bridget Jones, une comédie qui emprunterait à Maudit Karma de Safier, avec des personnages naïfs à la Gilles Legardinier pour une renaissance hypothétiquement basée sur des techniques de développement personnel. C'est à ce niveau là que nous touchons le fond. Un mélange non assumé car non mentionné de PNL, de psychologies positive et cognitive, d'auto-suggestion et autres charlataneries. Ce patchwork n'est pas crédible et les lecteurs (ou plutôt les lectrices par identification) qui imagineraient une once de faisabilité dans sa propre trajectoire de vie, repartiraient vite désabusés concernant d’éventuels effets durables.
Certes, s'efforcer d'avoir des pensées positives dans notre monde saturé d'informations catastrophes, se tourner vers sa famille et son prochain, prendre le temps de vivre dans une société hyperactive, sont des conseils de bon sens. Mais en aucun cas ils ne peuvent prétendre un changement de fond (4 à 6 mois dans le roman) qui casserait les répétitions du quotidien. Bien sûr il ne s'agit que d'un roman, mais lorsque sur la première page ainsi que sur la dernière page, l'éditeur présente l'auteur comme férus de psychologie et certifiée à des outils de développement personnel, le lecteur serait en droit d'attendre un peu de sérieux et ... d'éthique ! Sans oublier le glossaire à la fin du livre qui reprend et explique ces fameuses techniques du supermarché de l’épanouissement. Le meilleur : la technique du « comme si ». Comment espérer accéder à son désir le plus refoulé, si les bons conseils se tournent ainsi uniquement vers l’image sociale et le faire-semblant ?
Seule la relation de l'héroïne à sa mère, vite réglée en une seule page et une seule soirée, aurait peut-être mérité davantage de développement. Or, ne plus s'inscrire dans le désir parental, relève de l'inconscient et demande un peu plus que de bons sentiments et surtout un thérapeute digne de ce nom en face ou derrière soi !

Sir_Malcolm_J
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le 5 août 2020

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