Là encore, j'ai eu de la chance...

Ma première approche avec ce livre s'est faite de manière tout à fait inattendue, un jeudi matin des plus banals, avant d'aller en cours. C'est un ami qui me l'a chaudement recommandé, avec pour arguments que c'était court, et que ça pouvait me plaire, étant donné mon intérêt évident pour les filières littéraires et tout ce qui touche plus ou moins aux mots. Alors il me l'a passé, ce petit livre de 48 pages, et dès que je suis rentré, je m'y suis plongé.
Et là, autant dire que c'est court, mais c'est puissant.
C'est comme une thérapie. Avec en plus, une petite phrase de dénouement à la fin, comme si avoir écrit tout ça était apaisant. Sa seule intention est de se plaindre, il l'avoue dès les premières pages, même si une telle attitude paraît puérile et irrationnelle. Et pourtant, c'est peut-être la meilleure manière pour parler de sa propre vie lorsque celle-ci a été jalonnée de merdes et autres coups durs que peut réserver l'existence à une personne aujourd'hui âgé de 30 ans.
Littéraire de formation, Samuel Levêque a dû escalader de nombreux murs, gravir des échelons à un rythme lent. Avec parfois même des déceptions, des histoires de pistonnage (décidément, celles-ci sont partout...), et dans ce livre, toutes les pires hantises d'un étudiant sur l'emploi ou sur son avenir s'incarnent aux travers de figures humaines à moralité variable (personnages si secondaires qu'ils en seraient tertiaires, à peine évoqués pour certains, mais il suffit d'une phrase, incisive, pour brosser son caractère et nous donner le rôle qu'elle a joué dans la vie du narrateur).
C'est le point de vue original de quelqu'un qui a 30 ans aujourd'hui. Original et éloigné de tout ce qu'on peut voir d'habitude dans les mass médias, j'avais presque envie de croire que l'auteur dramatisait, ou alors qu'il était né sous une mauvaise étoile (cliché).
Mais je ne peux que recommander ce livre. Pourquoi ? Parce que quand j'ai rendu ce livre à mon ami, il m'a dit que toutes ces merdes lui sont vraiment arrivées. Il le connaît, après tout, j'accorde un peu de crédit à ses paroles. Et même si tout ne lui était pas arrivé, de telles situations ne peuvent pas être le fruit d'une imagination délirante. Il y a un fondement de vérité dans chacune des aventures de Samuel. Et il faut en tirer des enseignements : partir optimiste, c'est bien. Mais il ne faut pas confondre optimisme et naïveté. Et ce petit livre, une heure de lecture, permet de se préparer au pire.
Penpen
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le 22 févr. 2014

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