Comme nous depuis quelques semaines, Paul Hansen, ne bouge pas trop. De sa cellule avec l'inénarrable Patrick Horton, il se souvient de son enfance et de son adolescence au bord de la Garonne, à Toulouse (l'occasion pour moi d'avoir un lien avec ma ville, de laquelle, je dois être éloigné en ce moemnt), des années 1950 aux années 1970, de son voyage à Skagen, sorte de Finistère danois, au bout du bout du Jutland, la terre paternelle. Son arrivée au Québec, la vie tourmentée de ses parents, en 250 pages, on parcourt toute une vie. Une vie pas comme les autres.
Une vie que Jean-Paul Dubois - dont les points communs avec son personnage principal sont nombreux - conte avec une certaine orfèvrerie dans la langue, sans être trop précieux, sans un style trop pompeux ou un rythme trop lent. Non, ce Prix Goncourt 2019, est une agréable balade à travers les souvenirs d'un homme qu'on apprend à apprécier, ponctuée d'aller-retours avec le présent bien sentis et de personnages bien croqués.
Enfin, l'ancien journaliste de Sud Ouest (notamment) parle comme peu du deuil et du déchirement.
En bonus, l'amateur de sport que je suis, aura reconnu, les petits clins d’œil de son auteur au capitaine all black Kieran Reed (l'ami de Paul) ou encore à Sergeï Bubka (un autre personnage) et au pilier du Stade toulousain Dorian Aldegheri (Jérôme Aldegheri est un habitant de L'Excelsior).
En somme, on se laisse porter, tranquillement, facilement, comme une barque sur la Garonne ou un canoë sur le Saint-Laurent. Agréable...