Une action partagée entre la Bretagne et le Kansai et une intrigue qui se noue à partir d'une disparition inexpliquée. Avec Tout peut s'oublier, nous sommes bien dans un roman d'Olivier Adam dont le héros est encore une fois une sorte de double, asocial et vaguement misanthrope, attiré par la beauté et l'imaginaire. Un portrait d'homme comme l'écrivain sait parfaitement les composer et qui, cette fois, va avoir fort à faire avec la justice japonaise. Le récit est maîtrisé, alternant phases contemplatives, de la côte bretonne aux jardins japonais et il y a suffisamment de suspense pour entretenir l'intérêt. En revanche, Olivier Adam est moins subtil quant il s'intéresse à l'air du temps, avec tout un tas de considérations plus ou moins oiseuses sur les violences de notre société. Et que dire de ces listes de cinéastes qu'il donne à peu près toutes les 20 pages pour bien nous asséner ses goûts en matière de 7ème art, en égratignant au passage ce pauvre Nicolas Bedos qui ne lui a rien demandé. Il y a un côté poseur dans ces énumérations qui gâche la bonne tenue du roman. D'autant plus qu'il n'a pas cité Zviaguintsev, Mundruczo et Lanthimos, hum, hum, hum (dixit un cinéphile aussi exigeant que lui !).

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le 26 mars 2021

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