Ubik
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Ubik

livre de Philip K. Dick (1969)

A lire en respectant le mode d'emploi

Aujourd’hui petite critique écrite à la va-vite, et pour un peu changer de d’habitude je vais parler d’un livre que je viens de finir (Oui le cinéma c’est bien mais bon il n’y a pas que ça dans la vie), ceci n’est pas une analyse profonde comme l’ouvrage l’aurait amplement mérité (et nécessité ?) mais juste quelques éléments qui ont retenu mon attention.

Depuis déjà pas mal de temps je connaissais le célèbre écrivain Phillip K.Dick, mondialement connu après l’adaptation cinématographique de certains de ses ouvrages comme Total Recall, Blade Runner, Minority Report ou encore A Scanner Darkly.
Je m’étais donc mis en tête de lire ses bouquins. Pour commencer j’avais jeté mon dévolu sur Susbtance Mort. Je ne voulais pas commencer par ceux dont je connais un peu l’histoire et celui-ci était bien noté sur SC, en plus d’une trame qui avait l’air sympa.
Mais je n’avais pas vraiment accroché au livre, je le trouvais vraiment bizarre, et jamais je n’ai été plongé dedans… Bref, une grosse déception.
Du coup je me suis dit que je devais laisser tout de même une deuxième chance à mon ami Phillip (non pas celui de Hitman le Cobra, mais qui s’en fout surement des japonais lui aussi) avant de décider si j’aimais ou non cet écrivain. J’ai donc choisis celui qui a la meilleure moyenne ! Oui je l’avoue, un système de choix contestable.

Et j’ai bien fait, et j’ai bien fait !
Je dois tout de même dire que même si j’ai adoré Ubik, au départ, le déroulement du livre m’a surpris, à la fois dans le bon et le « mauvais » sens.

Le livre se décompose en deux phases, la première que j’ai vraiment adoré met en place un univers dystopique délicieux. Moi qui adore ce thème là je suis vraiment tombé sous le charme.
On tombe directement dans une sorte de société hyper-marchandisée, du libéralisme développé à l’extrême…. Par exemple on voit que tout est payant, et oui, j’ai bien dit tout. Tu veux ouvrir ta porte pour entrer ou sortir de chez toi ? Tu payes ! Tu veux ouvrir ton frigo car tu as un petit creux ? Tu payes ! Il fait chaud, tu veux prendre une douche ? Tu payes ! En gros mieux vaut avoir un portemonnaie bien rempli.
Le côté SF ce retrouve aussi dans l’évolution de la race humaine, où humains normaux côtoient des êtres particuliers dotés de pouvoir. Ainsi on retrouve des précogs (comme dans Minority Report !) qui peuvent voir l’avenir, des télépathes qui peuvent lire dans les pensées, mais aussi leur contraire, des gens qui peuvent annuler leur pouvoir…
Comme aujourd’hui se pose la question de l’espionnage industriel, ainsi par peur les entreprises se dotent de moyens de protections face aux mutants et ont recours à des firmes spécialisées dans la lutte contre les individus dotés de pouvoir.
L’imagination de Dick s’est aussi portée sur l’état de mort. En effet dans son univers, avant qu’un individu nous quitte pour l’au-delà, il est mis en sorte de stase dans la glace (enfin un truc du genre) dans des instituts spécialisés, il est ainsi dans ce qu’appelle Dick la semi-vie, entre la vie et la mort, impossible de bouger physiquement, mais on peut toujours communiquer avec grâce à un appareil qui amplifie ses sons.
Bref la grande classe de ce côté-là.

La seconde phase est-elle assez différente car s’intéresse plus précisément aux déboires du héros Joe Chip (employé dans un groupe de lutte contre les « mutants ») et du reste de l’équipe. Dans une sorte de tripe semi hallucinatoire, entre réalité et fiction. Pendant laquelle on se pose pas mal de questions du genre : « Euh mais qu’est ce qu’il se passe là ? Je comprends plus trop, ils sont morts ou non ? ». Se mêle en plus un phénomène d’inversion, de renversement du temps, qui donne un côté encore plus fun au livre. J’avais d’abord été un peu déçu que la place de l’univers dystopique soit devenue mineur mais je dois bien avouer qu’à la fin du livre j’étais encore enchanté.
Et que dire du dernier petit chapitre, le moment d’extase total à sa lecture !
Sur cette partie j’étais au départ un peu réticent mais on se laisse porter rapidement par ce que nous raconte Dick.
En plus Dick nous laisse seul avec nos interrogations à la fin du livre, qu'est ce donc qu'Ubik ?

Pour conclure je dirais qu’Ubik est une vraie pépite de la Science-Fiction, alors amis de ce genre littéraire courez immédiatement vous le procurer.
Ubik vous procurera un bonheur immense et bien sûr, utilisé selon le mode d’emploi, il est absolument sans danger.

PS : Ah j’ai oublié de faire un topo sur le scénario…. Et bien vous n’aurez qu’à le lire !

Créée

le 10 juin 2013

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