Ce livre m’a laissé sur un sentiment très particulier. Pendant toute ma lecture j’étais partagée entre ma haine pour les personnages : la passivité de Suzanne, la brutalité de Joseph et l’entêtement de la mère et entre de la compréhension pour ces personnages malmenés par la vie, pauvre et dont les actions se comprennent finalement.
J’ai été frappée au début du roman par l’immoralité des personnages, leur amour pour l’argent, qui est bon à prendre peu importent les moyens et l’amour profond qui lie cependant cette famille, dont la mère est le véritable pilier.
Toutefois, malgré leur apparente immoralité, ceux-ci annoncent tout de suite leurs intentions, comment leur en vouloir dans ce cas ? On ne peut que plaindre la naïveté de ceux qui leur font confiance sans demander aucune contrepartie.
Et finalement, compte tenu de leur situation, la mère qui a travaillé quinze ans pour acheter une concession incultivable, les enfants qui rêvent de partir, j’ai fini par comprendre leurs motivations, l’absence de choix finalement.
C’est rare qu’un auteur me fasse vraiment sentir la psychologie des personnages d’une telle manière, de personnages qui vivent une vie absolument différente de la mienne. Une lecture vraiment intéressante pour qui adore détester puis aimer des personnages.