confession du narrateur (qui se trouve être l’auteur) qui se livre sans voile, sans mensonge sur sa famille et son secret (un grand-père qui a disparu en 1944), sur son histoire d’amour avec Sophie et sur ces moments passés à Kotelnitch, une petite ville de Russie. Sur tous ses moments de doute, de désespoir.;
"La folie et l'horreur ont obsédé ma vie. Les livres que j'ai écrits ne parlent de rien d'autre. Après L'Adversaire, je n'en pouvais plus. J'ai voulu y échapper. J'ai cru y échapper en aimant une femme et en menant une enquête."
L'enquête portait sur mon grand-père maternel, qui après une vie tragique a disparu à l'automne 1944 et, très probablement, été exécuté pour faits de collaboration.
C'est le secret de ma mère, le fantôme qui hante notre famille. Pour exorciser ce fantôme, j'ai suivi des chemins hasardeux. Ils m'ont entraîné jusqu'à une petite ville perdue de la province russe où je suis resté longtemps, aux aguets, à attendre qu'il arrive quelque chose.
Et quelque chose est arrivé : un crime atroce. La folie et l'horreur me rattrapaient. Elles m'ont rattrapé, en même temps, dans ma vie amoureuse.
J'ai écrit pour la femme que j'aimais une histoire érotique qui devait faire effraction dans le réel, et le réel a déjoué mes plans. Il nous a précipités dans un cauchemar qui ressemblait aux pires de mes livres et qui a dévasté nos vies et notre amour. "


C'est de cela qu'il est question ici : des scénarios que nous élaborons pour maîtriser le réel et de la façon terrible dont le réel s'y prend pour nous répondre."


C’est une lecture finalement ennuyeusee. Finalement l'auteur tourne en rond et auto psychanalyse son nombril. Ce personnage d’homme narcissique en déréliction m’exaspère fortement. Ce besoin de s’exhiber sans arrêt m’a irritée. Si j’ai été jusqu’au bout, c’est à cause de Kostelnitch, de ces ébauches de portraits. Ce n’est pas une fiction, j’ai été jusqu’au bout pour savoir si à la fin il résolvait ses problèmes de filiation. Mais finalement, même le fil russe ne mène nulle part, si je puis me permettre un jeu de mots audacieux, « il se mord la queue »!

HenriMesquidaJr
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le 24 juin 2016

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