Sherlock, le commencement.
Voici donc le premier roman des aventures du célèbre détective, un ouvrage assez court, qui se lit sans difficultés, comme c'est souvent le cas avec le style simple et efficace de Conan Doyle.
Cette première aventure, soyons clair, ne tire pas sa qualité de l'enquête dont il est question, celle-ci étant plutôt expédiée, pas vraiment originale et aurait aisément pu générer une nouvelle comme l'auteur sait si bien nous en proposer.
"Etude en rouge", premier volet d'une saga oblige, s'attarde sur la description des personnages qui nous accompagneront tout au long des aventures futures de notre détective préféré. Holmes et Watson, cela va de soit, dont la rencontre est relatée de façon très détaillée permettant ainsi de voir déjà poindre le sentiment de fascination du docteur pour le détective. On y retrouve également Lestrade, ce bon vieux limier de Scotland Yard, qui pourvoira bon nombre d'enquêtes au duo magique de Baker Street.
Ainsi toute la qualité de ce premier volet tient dans la construction de ces bases qui seront autant de clés permettant de cerner un peu plus Holmes au fur et à mesure de ces aventures.
L'enquête en elle même ne se démarque pas par son originalité donc, et Conan Doyle, dans une deuxième partie de récit, laisse ses personnages et son terrain de prédilection de côté pour basculer au pays des Mormons afin de nous raconter les origines profondes du double homicide dont il est question dans l'enquête. Conan Doyle est un spécialiste de la mise en abîme, du récit dans le récit, et il s'agit ici d'une histoire complètement à part, presque une nouvelle dans le roman. La transition est un peu brutale car des quartiers sombres et brumeux de Londres, on se retrouve en plein milieu d'un désert torride, la Grande Plaine Salée du Nord-Ouest des Etats-Unis où un père et sa fille adoptive, à l'article de la mort, vont être secourus par une communauté de Mormons, en exode vers la terre promise (la future ville de Salt Lake City). Si ce récit est assez intéressant, très critique à l'égard de la religion du prophète Joseph Smith, Conan Doyle se perd parfois un descriptions un peu pompeuses, en détails pas franchement utiles ainsi qu'en répétitions (qui reviendront dans la troisième partie, faisant figure de conclusion de l'enquête).
Il n'en demeure pas moins une oeuvre globalement intéressante, fondatrice, qui se lit d'une traite. Un démarrage très correct en somme.